Nous vous avions déjà parlé d’Arhios, cet incroyable trio rennais qui surf sur la vague du rock instrumental, à l’image de Lysistrata par exemple. C’était à l’occasion de la sortie du musclé single “Bachibouzook” qui, chargé d’ondes positives, racontait le bonheur vécu d’une bande de copains lors d’un départ en vacances.
Arhios, pour rappel, est constitué de Thomas Rousset (guitare), Arthur Allard (basse) et de Raphaël Trehin (batterie).
Si l’on vous reparle d’Arhios, c’est que le 24 mars dernier un album de 8 morceaux est paru, jonglant entre rock et électro, grosses guitares et claviers lancinants.
Cet album du trio rennais est baptisé Miscible, soit 8 morceaux d’un total de 46 minutes qui voit Thomas, Arthur et Raphaël allier avec brio post-rock (style d’And So I Watch You From Afar pour ne citer que ce groupe) et math-rock, sans chant pour guider le tout mais avec une maîtrise déconcertante.
Arhios, loin de nous gratifier d’une banale croisière sur la Tamise, nous entraîne bien au contraire sur une mer déchaînée avec “Bachibouzook” comme point de départ. A marée haute, le navire Miscible gouverné par les trois moussaillons rennais fend les flots de l’électro/rock de la manière la plus adroite qui soit.
On évoquait la célèbre rivière britannique, c’est précisément “Tamise” qui prend le quart d’un “Bachibouzook” à l’énergie décapante mais, sur Miscible, nous est avis que l’on n’est pas au bout de nos surprises, que l’on n’a pas encore tout vu. On ne croit pas si bien dire en effet quand l’énorme et sulfureux “Bara” se profile, hymne rock par excellence de cet album. Ohé matelots ! Arthur, Thomas et Raphaël, en marins patentés du rock instru, tiennent bon la barre et le vent comme le disait un certain grand chanteur français.
Après tant de turpitudes et de turbulences, le navire Miscible des trois capitaines rennais éprouve, semble-t-il, le besoin de souffler un peu tandis que les vagues ramollissent sur “Monoï” et plus à l’écoute du planant “Bangor” de 7 minutes 29.
Les claviers, en retrait sur “Bachibouzook” ou encore “Bara”, retrouvent de l’épaisseur avec “Monoï”, “Bangor” et surtout “Dune”, ce dernier 100% électro.
A l’écoute de ces 8 morceaux de Miscible, comment ne pas souligner le travail consciencieux effectué par l’ingénieur du son Amaury Sauvé qui, en bidouilleur de génie qu’il est, sait magnifiquement bonifier le talent de ses poulains et force est de constater, en appréciant “Bangor” ou “Dune”, qu’Arhios en bénéficie malgré ses aptitudes à pondre de la bonne musique.
A l’instar de “Monoï” constitué de petites nappes synthétiques et d’une guitare gentillette, “Reef ” et “Daria” achèvent cette croisière qui, entre mouvements houleux et lenteur, déferlantes rock et vagues électro, n’aura pas été de tout repos.
Attardons-nous sur “Daria” qui, sans conteste, vaut le détour et le mérite amplement. “Daria” est le parfait épilogue d’un album à rebondissements multiples, comme pourrait l’être un bon polar. Conclusion épique, parce que morceau le plus long de Miscible (8 minutes 23), la longévité des morceaux s’avérant un fait marquant de cet album d’Arhios. Citons “Bara” (6 minutes 26), “Bangor” (7 minutes 29) et donc “Daria” de 8 minutes 23. Seul “Tamise” descend en dessous des 3 minutes.
D’aucuns déploreront certainement l’absence de chant mais, ne leur en déplaise, le rock instru ne doit pas compter comme quantité négligeable. Arhios, trio rennais aussi doué pour l’électro que pour le rock, lui redonne son lustre, comme “Lysistrata” pouvait le faire. Le chant est important dans un morceau, nul ne saurait en disconvenir, néanmoins Arthur, Raphaël et Thomas prouvent, avec Miscible, que l’on peut distiller de la bonne musique sans qu’une voix s’immisce dans le fonctionnement de l’orchestre.
Bilan global de Miscible : un examen réussi haut la main par Arhios !
Miscible : la croisière électro/rock instru menée de mains de maîtres par trois moussaillons rennais que rien n’effraie !
Notre sélection : Bara, Daria, Bangor.