Après un très bon premier album « Fall In Fall Out » The Luka State revient avec un second opus “More Than This” tout aussi réussi. Entretien avec le chanteur du groupe, Conrad Ellis.
« Quelle était votre intention pour cet album par rapport à « Fall in Fall out » ? »
« Nous avons voulu exprimer quelque chose de social et politique. J’ai travaillé pour une banque alimentaire durant la période du Covid. J’ai vu des choses qui m’ont brisé le cœur à ce moment-là et j’ai voulu exprimer cela dans ce disque. Exprimer les choses de la façon la plus honnête possible, sans avoir peur d’exprimer mes sentiments les plus profonds. »
« Tu te sens dans la tradition des groupes anglais des années 70 et 80 qui avaient une profonde fibre sociale ? »
« A 100%. Quand tu es un artiste il est normal de parler des sujets sociétaux et politiques. C’est ce que nous avons essayé de faire avec ce disque. »
« Certains groupes quand ils deviennent connus vont vers un son plus léché. C’est le contraire avec vous. L’album est plus rentre-dedans que le premier. »
« Je suis d’accord avec toi. L’album est plus agressif, plus direct. Ce disque parle de choses douloureuses donc il est logique qu’il soit plus dur. »
« J’imagine qu’étant un groupe anglais vous vous exprimez aussi par rapport au Brexit ? »
« Oui cela a été une énorme erreur le Brexit. Il est important de s’exprimer sur ce genre de sujet et c’est ce que nous faisons. Le pouvoir de la musique permet d’exprimer cela. »
« Presque tous les titres de l’album durent trois minutes, trois minutes trente. C’est le format pop classique. Cela me rappelle des groupes comme les Jam qui écrivaient toujours des morceaux dans ce format. »
« Tout à fait. Nous sommes dans une époque où les choses vont vite. Je pense en plus que je m’ennuierais si j’écrivais des titres plus longs. »
« Vous vous considérez comme un groupe à singles ? »
« Totalement. La façon de consommer de la musique à changer. Les gens écoutent beaucoup de la musique sur Spotify et il convient de capter leur attention. Tu peux y arriver via des singles. »
« Ce disque arrive relativement peu de temps après « Fall in Fall out » »
« Oui nous avions du temps pour composer du fait de la pandémie. »
« Vous aviez sorti pas mal de singles avant la sortie du premier album. Ce premier disque a été long à arriver. »
« Nous avons mis du temps à sortir le premier album car nous n’étions pas prêts. Nous avons désormais atteint notre vitesse de croisière. »
« Cet album est plus personnel que le premier je trouve. »
« Nous avons écrit cet album dans une perspective différente que celle dans laquelle nous nous trouvions pour le premier. Comme je te le disais au début j’ai écrit dans une perspective sociale et c’est sans doute pour cette raison qu’il est plus personnel. »
« Vous êtes très proches de vos fans. C’est aussi une façon d’être le plus honnête possible ? »
« C’est très important pour nous que d’être proches d’eux. Il n’y a pas de groupe s’il n’y a pas de fans. A travers la musique tu peux faire passer des messages et c’est ce que nous essayons de faire. Une partie de l’argent des tickets de nos concerts vont à des organismes de charité car nous voulons faire des choses positives. »
« Tu penses que la musique peut faire changer les choses ? »
« Bien sûr. La musique peut faire bouger les choses. Regarde ce qu’a fait Marcus Rashford le joueur de Manchester United dans sa campagne contre la pauvreté en Angleterre. Il a utilisé sa notoriété de footballeur pour faire changer les mentalités. Un footballeur peut le faire, un musicien aussi. »
« Certains de vos titres ont été joués à Old Trafford. J’imagine que pour un supporter de Manchester United comme toi ce doit être énorme. »
« La musique et le foot sont très proches je trouve. Il y a une vraie connexion entre les deux. Avoir un de ses titres qui passe à Old Trafford est un rêve devenu réalité. »
« Vous êtes en tournée actuellement. Comment se déroule celle-ci ? »
« Très bien. Nous sommes très heureux de pouvoir jouer live de nouveau. Nous jouerons aussi chez vous en France au Supersonic le 18 avril prochain. Ca va être super. »
« Vous avez fait Taratata en France. J’imagine que cela vous a fait gagner de nouveaux fans dans l’Hexagone. »
« Des gens nous ont connu grâce à ça, c’est vrai. Cela avait été un super moment en plus. »