Le quatuor new-yorkais The Men est de retour avec son neuvième album sobrement baptisé New York City, ni plus ni moins qu’une ode à cette chère ville qui ne dort jamais. Un album paru le 3 février dernier via Fuzz Club Records.
La formation drivée par Nick Chiericozzi et Mark Perro persiste et signe dans son style post-punk, encensé par certains et honni par d’autres. Force est de constater que la seconde catégorie remporte la mise, notre opinion sur cet album lui donnant raison. Sur ce New York City, on tourne en rond et on tombe dans la facilité : la plupart des morceaux se ressemblent, exactement conçus sur le même moule. Les rythmes et riffs de guitare sont identiques et la voix hurlante. Par exemple, “Hard Livin’” ne diffère aucunement de “Peace Of Mind” quand “Echo” se veut le jumeau de “God Bless The USA”. Du rock qui bouge et qui envoie certes mais, trois fois hélas, dépourvu de mélodies posées, un rock d’aspect brouillon et désordonné.
“Eye”, plus accompli musicalement, serait parfait sans les cris gutturaux du chanteur qui, osons le dire, se prend pour Pete Doherty après l’une de ses multiples bitures, alcool et drogues additionnés.
“Round The Corner” est un poil meilleur, sans toutefois convaincre totalement, à l’image de trop longuet “River Flows” et ses inutiles 6 minutes 23. Pour faire du sur place, mieux vaut réduire la durée de moitié !
L’entraînant “Through The Night” s’avère être un ton au-dessus, The Men ayant enfin résolu de faire du rock consruit où, par un fait extraordinaire, tous les ingrédients d’un bon morceau sont réunis : musique qui déchire sur une voix claire et mélodieuse.
Sur New York City, paradoxalement, le quatuor de Brooklyn atteint des sommets de perfection, la bande au tandem Chiericozzi/Perro se surpassant littéralement. “Anyway I Find You”, magnifique ballade folk/rock, est un tube en puissance et un pur chef-d’œuvre. De très loin le meilleur morceau de ce neuvième album de The Men ! Le choix d’”Anyway I Find You” comme single n’est donc pas un hasard, contrastant avec le trépidant “God Bless The USA”, lui aussi sorti en single.
“Anyway I Find You” recèle des influences variées : Neil Young, Bob Dylan mais surtout Pixies et The Libertines avec, cette fois-ci, une version plus sensible de Pete Doherty, versant dans l’émotion.
Malgré cet éblouissant “Anyway I Find You”, il faut bien avouer que New York City ne nous laissera pas un souvenir impérissable, uniquement réservé aux mordus du genre post-punk qui, sans aucun doute, ne manqueront pas de crier au scandale. On l’acceptera, c’est leur droit le plus strict, mais notre point de vue est ainsi donné. “Anyway I Find You” est un peu l’arbre qui cache la forêt, même si des morceaux tels que “Through The Night” et “Peace Of Mind” tendent à tirer leur épingle du jeu.
New York City de The Men : beaucoup de bruit pour une prestation bien trop décevante !
Notre sélection : Anyway I Find You, Through The Night, Peace Of Mind.
