Rouen est le fief de MNNQNS et de Dye Crap, mais aussi celui de Vain Valkyries, duo heavy rock / post hardcore.
Vain Valkyries a été créé en 2018, constitué des frères Debeerst : Ian (chant, guitare) et Simon (batterie, chœurs).
A son actif, le duo rouennais possède déjà deux EPs (Party On Deimos en 2019 et Death On Phobos en 2020).
Les influences et terrains de jeux sont variés : Tigercub, Mutoid Man, Cave In ou encore Royal Blood des débuts.
Depuis Party On Deimos en 2019, de l’eau a coulé sous les ponts pour Ian et Simon, les frangins Debeerst ayant mis du punch dans leurs compos qui, en outre, s’avèrent plus construites et posées. De ces progrès musicaux, il résulte un premier LP de 10 morceaux qui a pour titre The Great Suffering, paru le 17 février.
A deux, ils abattent le boulot de tout un régiment, un peu comme s’ils étaient 10 ou 100. C’est la phrase qui résume le mieux Vain Valkyries, ce duo rouennais au tempérament bouillant et à l’énergie débordante, laquelle est mise en avant par les énormes beats de batterie de Simon et les grondants riffs de guitare de Ian. Côté chant, les deux gars s’y collent : Ian en soliste et Simon en choriste.
Il n’y a qu’à entendre des morceaux tels que “Daily Dose Of Fun”, “The Perfect Match” ou encore “No Reply” pour juger de l’intensité de ce rock qui, disons-le tout de go, n’a rien à envier aux britanniques et américains. Même “Resolutions” qui démarre pourtant lentement prend des allures de rock effréné, presque métal hardcore. Un constat qui prévaut également pour la ballade “What Is Perfect Is Dead” : une longue partie en duo guitare/voix jusqu’à l’explosion soudaine tout en batterie et guitare électrique. “What Is Perfect Is Dead” rappellera sans aucun doute le morceau “Embers In The Dark” de Blackbird Hill figurant sur l’album du même titre.
Sur ce nouvel album de Vain Valkyries d’autres influences, plus anciennes celles-là, sont à noter : “Motorhead” dans le riffing guitare de Daily Dose Of Fun et Faith No More dans les effets vocaux, sur le tubesque et excellent Damsels In Distress par exemple. Plus encore que la voix, la guitare s’en donne à cœur joie, en témoigne l’épique et dantesque solo instru durant lequel, bien entendu, toute prestation vocale est absente. “Damsels In Distress” : un morceau qui, assurément, aurait sans mal sa place dans n’importe quelle playlist rock et que les décideurs seraient bien inspirés de sortir en single. Pour “Eyes Won’t See”, c’est déjà le cas depuis le 14 décembre dernier. Court mais intense, “Eyes Won’t See” est interprété dans l’urgence, dans le feu de l’adrénaline, comme si l’on allait intimer à Ian et Simon d’arrêter sur-le-champ de faire de la musique. Une célèbre chanson ne dit-elle pas : « chante, la vie chante, comme si tu devais mourir demain » ! Avec Vain Valkyries et Eyes Won’t See, c’est le même leitmotiv, à la seule différence qu’il s’agit de rock pur et dur, qui envoie du lourd !
N’oublions pas non plus “Cadillacs Set On Fire”, “Brittle Bone Disco” et “The Gathering” qui, tous trois, ne sont pas dépourvus de dynamisme, bien que “Brittle Bone Disco” soit un peu moins rentre-dedans que le trépidant “The Gathering” que d’aucuns pourraient comparer, sans crainte du ridicule, à “Breaking These Bones” de The Offspring.
“The Great Suffering” marque, pour Vain Valkyries, un véritable tournant dans la jeune carrière de ce duo normand plein de fougue et d’audace. Les 10 morceaux de cet album sont la preuve indéniable qu’il n’est point besoin de franchir les frontières de l’hexagone pour trouver du rock bien péchu et brut de décoffrage. D”’Eyes Won’t See” à “Damsels In Distress”, de “What Is Perfect Is Dead” à “The Gathering”, les frères Debeerst nous gratifient d’une large palette d’influences et de composantes du rock (heavy, garage, voire metal).
The Great Suffering de Vain Valkyries : un album qui ne saurait laisser sur sa faim tout amateur de bon rock qui se respecte !
Notre sélection : Damsels In Distress, What Is Perfect Is Dead, Daily Dose Of Fun, The Perfect Match.
