Evoluer musicalement tout en conservant les fondamentaux du succès passé, c’est ce que la songwritrice franco-britannique Laura Cox est parvenue à faire sur Head Above Water, son troisième opus.
Le tandem blues/rock demeure toujours bien ancré, magnifiquement complété par l’importante incorporation d’une touche country Amérique profonde, un peu à l’image de Larkin Poe. Banjo et lap steel, par souci d’existence face aux grosses guitares, font mieux que de se défendre et imposent parfois leur loi.
Head Above Water a été enregistré au studio ICP de Bruxelles, produit par Erwin Autrique et masterisé par Ted Jensen, ce dernier auteur des grands succès de Norah Jones, Green Day ou encore Eagles, artistes avec lesquels il a remporté de multiples Grammy Awards.
Côté label, c’est EarMusic qui régale !
Blues et rock toujours d’actualité pour Laura sur le virevoltant “One Big Mess” où la franco-britannique, fidèle à ses principes, applique la recette de Burning Bright en 2019 (“Bad Luck Blues”, “Fire” par exemples). “One Big Mess” débute en ballade mais, que l’on ne s’y trompe pas, Laura ne tarde pas à passer la surmultipliée et ainsi hausser le ton autant que le rythme. “One Big Mess”, c’est tout l’ADN de Laura Cox en un seul morceau : une voix tonitruante jumelée à du rock bien pêchu.
Une ambiance survoltée également palpable dans le longue durée “Fever” (plus de cinq minutes), longévité expliquée par un brusque changement de tempo en cours de morceau. Accrocheur, “Fever” donne la fièvre mais dans le bon sens du terme !
On évoquait Eagles avec Ted Jensen, le tout aussi frissonnant “Swing It Out” revêt quelques influences à la formation classique rock de Joe Walsh. L’apport de Jensen, on le comprendra aisément, n’est donc pas étranger à cette ombre planante d’Eagles.
“Set Me Free” et “Wiser”, entre ballades et morceaux entraînants, prennent davantage la direction du blues avec, pour le versant “Deep Purple”, l’apparition d’un orgue Hammond. Le morceau titulaire Head Above Water, un peu plus rentre-dedans, renferme dans sa composition musicale quelques relents d’AC/DC.
Plus près de nous, on pense à Larkin Poe et plus exactement leur nouvel album Blood Harmony.
Head Above Water est bien aussi une histoire de ballades, au sens propre comme au sens figuré car Laura, dont la générosité et le bon cœur ne connaissent pas de bornes, nous gratifie d’un road trip à travers l’Amérique profonde, de l’Arizona au Texas en passant bien entendu par Nashville, temple incontesté du blues et du rock
Quant au sens figuré, les morceaux langoureux et planants ne manquent pas sur ce troisième effort de Laura Cox dont la voix se fait, au fil de ces compos, chaque fois plus chatoyante et sensuelle, alors que la lionne ne rechignait pas à sortir ses griffes sur “One Big Mess” ou encore “Fever”.
La première d’entre les ballades est l’émouvant “So Long”, single ayant succédé à “One Big Mess”. La patte country, instillée par le banjo, est déjà bien présente. Elle l’est plus encore sur les somptueux “Old Soul” et “Glassy Day”, mais aussi dans “Before We Get Burned”, morceau country jusqu’au bout des ongles.
La palme de l’émotion et du larmoyant revient indéniablement à “Seaside”, “Old Soul” et “Glassy Day” sur lesquels, aux petits oignons, Laura s’évertue à nous bercer sans la moindre arrière-pensée. Tout est naturel et vient du cœur chez cette franco-britannique qui, depuis 2019 et Burning Bright, avait cruellement manqué au paysage blues/rock !
Dans les 11 morceaux constituant “Head Above Water”, rien n’est à jeter, tous offrant du plaisir à qui veut bien les écouter.
En mars, Laura Cox sera en tournée à travers la France. Parmi les principales dates, citons notamment le 3 à la Gespe de Tarbes, le 18 à la Cigale de Paris ou encore le festival La Corde Raide à Pontchâteau (Loire-Atlantique). Les occasions d’applaudir Laura seront donc légion !
“Head Above Water” : Laura Cox a enfin, pour notre plus grand plaisir, sorti la tête de l’eau !
Notre sélection : One Big Mess, Seaside, Fever, Old Soul, Glassy Day.
