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Lux The Band, Gravity

Rares sont les formations rassemblant les nationalités. C’est précisément le cas de Lux The Band, groupe franco-américain. Sylvain, Amaury et Julien sont français, tandis qu’Angela est d’origine new-yorkaise mais, par la force des choses, devenue française d’adoption.
La formation est née en 2014. Tout d’abord sous la simple appellation de Lux. Le line-up est alors constitué uniquement d’Angela Randall au chant et de Sylvain Laforge à la guitare. Puis, de fil en aiguille, le duo est devenu quatuor avec les apparitions de Julien Boisseau à la basse et d’Amaury Blanchard à la batterie. Un quatuor tout nouveau mais dont les membres n’en sont pas à leur coup d’essai. Ainsi, Sylvain officiait auprès des Rita Mitsouko, Julien a accompagné Kaz Hawkins et Jesus Volt par exemple et, encore plus prestigieux, Amaury Blanchard a croisé le fer avec Renaud et Gérald Depalmas pour ne citer qu’eux. Belles cartes de visites pour ces musiciens déjà bien chevronnés et étalonnés à la vie d’un orchestre.

La musique de Lux The Band est rock, rugueux autant que plus soft. Les influences sont multiples, le répertoire étant des plus riches : les années 60, mais aussi les années 90 (REM, The Cramberries pour le timbre de voix d’Angela (Dolores O’Riordan n’est jamais très loin), voire même Texas à la plus belle époque de leur carrière.
Avec habilité et délice, Lux The Band mélange les cadres, les ambiances, passant sans coup férir de l’émotion à l’exaltation, de la mélancolie à la joie transmise par l’énergie que le quatuor met à défendre sa musique.

En 2017, l’opus Super 8 a vu le jour mais le groupe, pour diverses raisons, a tardé à revenir en studio. Un silence musical cependant rompu avec le formidable single “A Son Of Sam”, porteur d’un grand dynamisme aussi bien par l’instrumentation que par les paroles qu’Angela chante et compose : « Beauty You’ll Fine In This Field Of Mines » (en français: « tu trouveras la beauté dans ce champ de mines. » On voulait du poignant et de l’émouvant, on obtient ce cocktail dès le début d’album, grâce à “A Son Of Sam”. D’après le quatuor, ce morceau revêt un caractère symbolique étant, selon les propres dires d’Angela et de ses boys, le véritable déclencheur du retour en studio de Lux The Band.
Quant au clip d’A Son Of Sam, il s’inspire tout droit des scopitones estampillées 60’s, tourné dans une galerie parisienne, lieu se prêtant à merveille à la vidéo du fait de sa luminosité. Jehsong Baak (photographe attitré du groupe depuis les débuts) et Corentin Doucet (monteur des vidéos) sont les deux instigateurs du clip, ayant consciencieusement veillé à sa bonne marche.

A Son Of Sam” n’a pas été le seul morceau à sonner le glas du retour de Lux The Band puisque, le 9 décembre, est paru Gravity, successeur de Super 8. Un album enregistré au Black Box Studio en analogique, le mixage et le mastering étant assurés par Peter Deimel, lequel a eu sous sa coupe Anna Calvi, The Kills ou encore The Last Shadow Puppets. Tous les ingrédients donc réunis pour un album réussi !

Les 10 composant Gravity abordent autant des thèmes légers que sensibles, l’amour comme la mort. Cette dernière est notamment au centre de “The Ballad Of John” qui met en exergue, ça ne s’invente pas, la mort de John Lennon et d’”Around The Sun” qui évoque un meurtre. Des compositions qui contrastent lourdement avec le panorama musical de ces deux morceaux interprétés de la manière la plus vivante et enjouée qui soit.
The Actor”, ballade au long cours, présente une criante influence Jeff Buckley, dans le rythme et le riffing de Guitare surtout.
Citons aussi, parmi ces somptueux slows, “Lullaby” où Sylvain, qui possède quelques talents de chanteur, accompagne joliment Angela dans le chœur. Le guitariste vocalise également sur l’éponyme “Gravity” ou encore dans le rythmé “The Score”.

Cet album Gravity recèle décidément beaucoup d’émotion, laquelle est encore davantage manifeste sur “Jailor”, “Around The Sun” mais il y a plus attendrissant, à l’image de “The Ballad Of John” et de “Did You Hear They’re Talking About The End Of The World Again” qui, tout en légèreté, termine l’album. Légèreté musicale s’entend, les paroles se voulant un cri d’alarme face à l’éventuelle fin du monde.
Et l’amour dans tout ça ! Il en est bien entendu question dans “Chemical Love” qui, loin d’être une pure ballade, contribuera malgré tout à faire bouger les lignes. “Chemical Love” est du même acabit qu’”A Son Of Sam” ou “The Score” : un morceau rock et dansant. En résumé, ça déménage !
Une attente de cinq ans entre Super 8 et Gravity qui en valait la peine, le quatuor Lux The Band ayant mis tous les atouts de son côté pour nous pondre ce bel album où, sans se gêner aux entournures, ballades et morceaux un brin plus tapageurs cohabitent en bonne intelligence. Tous quatre, d’Angela à la voix caressante d’ange à Julien en passant par Sylvain et Amaury, donnent de leurs personnes sans rechigner le moins du monde. Ne reste plus désormais qu’à attendre les festivals ou simples concerts et, pour voir encore plus loin, le prochain effort mais, espérons-le, pas dans cinq ans !

Gravity de Lux The Band : le trait d’union entre les années 60 et la pop rock des années 90.

Notre sélection: The Ballad Of John, Around The Sun, A Son Of Sam, Jailor.

https://www.youtube.com/watch?v=5JDZx8NQip0
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