« On ne peut pas être et avoir été », un adage qui résume fort bien les Smashing Pumpkins ! Grandeur et décadence, on est plutôt du côté du second avec la formation de Billy Corgan qui, d’opus en opus, n’en finit plus de décliner et de faire n’importe quoi. Solara, sur l’album Shine Oh So Bright en 2018, est la dernière trace de musique potable pour les Smashing Pumpkins qui, encore à cette époque, étaient capables de pondre du bon rock.
Cyr, en 2020, fût le point de départ de ce chemin de croix, de cette descente aux enfers dont on voit mal comment et quand elle pourrait cesser. Certainement pas avec ce premier volet d’Atum, un genre d’opéra en trois actes selon Billy Corgan. Trois actes de onze scènes chacun, les premières étant arrivées mi-novembre. Quant aux deux autres, ils sont prévus respectivement pour le 31 janvier et le 21 avril.
Pour l’heure, attardons-nous bien hélas sur Atum (Act I) sur lequel, de plus en plus pitoyables, Billy Corgan et les Smashing se ridiculisent beau faire. Quel publique prétendent-ils toucher en privilégiant une pop niaise et fade à un rock Supersonique ? Un publique de jeunes ados de 15 ans mordu de techno ? Une bande de camés écumant les raves party de campagnes ? Une chose est sûre : nous, amateurs de bon gros rock, ne sommes absolument pas convaincus par ce premier acte d’Atum d’autant plus que “Beguiled”, premier single dévoilé par Billy et sa bande, n’y figure même pas. Même si le morceau n’a rien de révolutionnaire, reconnaissons-lui au moins le mérite de donner la parole aux guitares, d’entretenir un semblant de flamme rock. “Beguiled” fera donc partie d’un autre acte, second ou troisième, l’avenir le dira.
Sur Atum (Act I), deux morceaux seuls sortent du lot et échappent miraculeusement à cette mauvaise métamorphose du style Smashing Pumpkins : “The Good In Goodbye” où les guitares font entendre leurs voix et surtout “Steps In Time” qui, malgré l’apparition de claviers, garde son identité rock.
“When Rain Must Fall”, bien que moins fort que “Steps In Time”, mérite tout de même que l’on s’y intéresse. Dixit Billy Corgan, cette compo aux allures de ballade pop est la plus romantique de l’album, créé sur fond de comédie musicale des années 30. On n’en tombera pas pour autant à la renverse d’émotion, “When Rain Must Fall” s’écoute mais sans se laisser apprécier outre mesure.
Le reste d’Atum (Act I) n’est qu’ennui, désolation et pâleur musicale. Que ce soit la pop atone d’”Embracer” et de “Hooligan” ou la techno/dance floor de “Hooray”, “Beyond The Vale” et “The Gold Mask”, aucun morceau ne rattrape l’autre, nos pauvres petites cages à miel s’usent à force d’endurer ces soporifiques claviers.
Atum (Act I) est donc la confirmation d’une douloureuse plongée des Smashing Pumpkins au fin fond des abysses, une coulée à pic dont on ne connaît pas encore la remontée en surface. Bien malin qui pourrait le dire ! Une interrogation demeure pourtant : que nous réserverons les 21 autres morceaux d’Atum (Act II et III), “Beguiled” mis à part. Les optimistes voudront croire en un brusque renouveau de Billy Corgan et de ses acolytes, les pessimistes ne se feront aucune illusion sur la suite en se disant : « tordons définitivement le cou aux Smashing, de toute façon cela ira de mal en pis ! » Force est de constater que ces derniers, malheureusement pour la bande à Billy, sont bien loin d’avoir tort. Croire mordicus en une réhabilitation soudaine des Smashing serait se voiler la face, disons même pure folie. N’empêchons cependant pas les optimistes d’espérer ce sursaut d’orgueil car, dit-on, l’espoir fait vivre !
Atum (Act I) : la dégringolade des Smashing Pumpkins se poursuit inexorablement !
Notre sélection : Steps In Time, The Good In Goodbye.