Megan et Rebecca Lovell continuent de tracer avec classe et élégance leur sillon blues. Leur nouvel album, « Blood Harmony », déjà le sixième de leur belle carrière, est une grande réussite. Entretien avec ces deux sœurs surdouées.
« Quelle était votre intention pour cet album par rapport au précédent ? »
« L’album est différent de « Self Made Man ». On a voulu le faire sonner live avec une énergie rock’n’roll. Ce disque sonne au plus près de ce que nous sommes sur scène. »
« Je trouve que le disque sonne très blues, dans toutes les dimensions de cette musique. »
« On est contentes que tu dises cela. On a grandi avec la musique américaine, du blues à l’Americana. Nous avons gardé les meilleurs titres possibles pour l’album. Nous sommes très fières de ce disque. »
« On vous connait depuis peu en France mais Larkin Poe existe depuis plus de dix ans et a sorti un paquet d’albums. »
« Oui. Nous sommes prolifiques et travaillons beaucoup. Nous sommes super contentes de l’accueil qui nous a été fait en France. Il y a des artistes comme Tom Petty ou Bruce Springsteen qui trouvent de suite leurs voies, nous, nous avons un peu tâtonné avant de trouver la nôtre. »
« Tyler Bryant (ndlr mari de Rebecca) a co-produit le disque. »
« Il s’est occupé des batteries. Durant le Covid il s’est intéressé à la production. C’est cool quand quelqu’un t’aide pour la production. Cela simplifie les choses. »
« Vous l’avez enregistré dans votre studio ? »
« Oui le studio est installé dans notre maison. Nous avons enregistré d’autres parties dans un studio de Nashville. Enregistrer à la maison est relax. Tu as le temps pour bien faire les choses. »
« Nashville possède parmi les meilleurs studios au monde. »
« C’est vrai mais il y a des groupes qui sentent une trop grande pression dans ces studios du fait que cela coûte du temps et de l’argent. Ce n’est pas toujours facile à gérer. On habite Nashville depuis sept ans. Où que tu ailles les musiciens jouent super bien. Nous sommes souvent sur la route mais de retour à la maison nous allons voir des concerts. Tu trouves tout le matériel que tu veux à Nashville, toutes les pédales de guitares que tu veux. »
« Vous avez commencé par faire du blue-grass à vos débuts avant de bifurquer vers le blues. »
« Oui nous nous sommes mis à écouter beaucoup de blues vers nos vingt ans. On s’est rendu compte à ce moment-là que c’était la musique qui nous plaisait le plus. »
« En Géorgie où vous avez grandi la musique est, comme à Nashville, omniprésente. »
« Le Sud de l’Amérique est super riche pour la musique : le Mississipi pour le Blues, la Floride et la Géorgie pour Motown, le Tenessee pour la country. Ce sont les racines de la musique américaine qui viennent de là. »
« La pochette du disque est assez vintage. »
« On l’aime beaucoup. En tant qu’enfant des 90’s elle ne fait pas nostalgique. Il y a un côté groovy dans cette pochette que nous apprécions. On a toujours été un peu garçons manqués et là il y a un côté « girly » qui est cool. »
« Vous avez sorti un album de reprises il y a peu. Ce sont vos morceaux préférés que l’on trouve dessus ? »
« On l’a enregistré durant le Covid. On avait toujours eu l’idée de faire un album de covers. Nous étions à la maison et l’avons fait durant un long week-end. Ce sont des morceaux avec lesquels nous avons grandi. On a aussi voulu mettre des titres qui pourraient surprendre l’auditeur. »
« Vous avez sorti plusieurs singles avant la sortie du nouvel album. »
« C’est cool pour faire patienter le public avant la sortie d’un album. C’est aussi une bonne façon de partager des choses avec les fans. »
« Vous avez été nominés pour plusieurs distinctions durant votre carrière. C’est important pour vous ? »
« C’est agréable mais ce n’est pas très important. Les vrais prix ce sont les fans. »
« Votre précédent album est sorti durant le Covid mais a malgré tout très bien marché. »
« On a la chance d’avoir plein de gens qui nous suivent sur les réseaux. On avait développé une grosse communauté avant le Covid. Les gens ont continué à nous suivre. Des gens trouvent que les réseaux sociaux sont trop intrusifs et ça peut être vrai mais cela te permet aussi d’être connecté aux gens. »
« Vous avez beaucoup joué en France. »
« C’est une histoire d’amour entre nous et la France. Le public français aime le rock. »
« Vous avez fait plusieurs festivals dans notre pays, du Mains Square au Cognac Blues Passions. »
« Cela a été incroyable. Nous sommes fans de Inspector Cluzo et nous avons pu les voir au Main Square. Nous étions trop contentes. »
« Vous allez faire l’Olympia l’an prochain. »
« Il y a peu de salles mythiques dans le monde. L’Olympia en fait partie. C’est un immense plaisir que d’y jouer l’année prochaine. D’ici là nous tournerons chez nous aux Etats-Unis, de Janvier à Avril prochain. »