Partons à la découverte d’un petit quatuor punk rock qui, c’est le moins que l’on puisse dire, en a dans les tripes ! Sans faire de mauvais jeu de mots, The Eternal Youth sont originaires de Caen, la célèbre patrie des tripes à la mode.
Le quatuor normand est porté par Fra, son chanteur et guitariste, l’âme du groupe. Côté modèles et influences, The Eternal Youth puise de tout, se nourrit à tous les râteliers : The Ramones, The Smith ou même Joy Division pour les 70’s/80’s, The Sherlocks pour le versant plus actuel.
Life Is An Illusion, Love Is A Dream, nouvel album, est paru le 4 novembre via Kicking Records. Il fait suite à Me And You Against The World (2018) et Nothing Is Ever Over (2020).
Pour la réalisation de Life Is An Illusion, Love Is A Dream, le quatuor caennais n’a pas voulu changer une équipe qui gagnait, qui obtenait des résultats. Ainsi, Guillaume Doussaud du Swan Sound Studio a rempilé pour l’enregistrement et le mixage, tandisque Dan Coutant le new-yorkais s’est encore chargé du mastering.
Force est de constater, qu’avec des formations comme The Eternal Youth, le genre post-punk n’est pas mort et a même de beaux jours devant lui. La musique de ces normands cogne et frappe fort, sans concession aucune, bien que les paroles soient parfois empruntes de désenchantement, disons même tout de go de désillusion. Malgré tout, l’espoir d’un monde meilleur subsiste malgré tout. Une joie et une envie de faire de la musique envers et contre tout qui se ressent, dans ce troisième album, à l’écoute de morceaux tels qu’”Erase The World”, “Go Around In Circles” ou encore, bien sûr, le tubesque “No Rest For The Wicked” par le truchement duquel The Eternal Youth se sont imposés à nos oreilles.
Une énergie débordante, des guitares qui rugissent à gogo, des chœurs virulents à souhait, on pense tout de suite aussi à nos petits suisses de Fluffy Machine, autre groupe fleuron du post-punk. “Insomnia”, morceau joué sur un tempo plus lent qu’”Erase The World” par exemple, en est la parfaite incarnation. Impossible de ne point faire le rapprochement avec “I’m Always High When I See Your Smile” des Fluffy.
On évoquait le côté The Sherlocks, il est présent dans les morceaux moins trépidants : “Orphan”, “Gone But Not Forgotten”, voire l’excellent “Morning Dew qui dure 5 minutes 2 précisément. Des influences The Sherlocks mises en exergue par le riffing aérien des guitares chatouillant nos petites esgourdes, mais aussi et surtout par la voix de Fra qui, de temps à autres, monte dans les aigus, à l’instar de Kieran Crook.
Dans “Orphan” ou “Gone But Not Forgotten”, The Eternal Youth n’ont donc rien à envier à la formation britannique de Bolton, on s’y croirait vraiment ! Que dire de Divide And Rule, aérien et new wave, qui ne saurait démentir cette influence british.
Life Is An Illusion, Love Is A Dream se conclue avec “Spleen And Urinal”, le seul morceau faisant office de ballade. En apparence seulement puisque les guitares demeurent entêtantes et le chant de Fra décidé.
Neuf morceaux pour 34 minutes de bon rock fumant, c’est ce que le quatuor caennais The Eternal Youth nous propose sur Life Is An Illusion, Love Is A Dream. Quatre petits gars dans le vent qui ont de l’énergie à revendre et des tripes bien solides, bien fournies. Tantôt énervé (“Erase The World”, “Go Around In Circles”), tantôt un brin plus soft (“Orphan”, “Morning Dew”, “Gone But Not Forgotten”), le rock distillé par The Eternal Youth s’éparpille dans toutes les directions, se déguste à toutes les sauces ! “Insomnia”, “Divide And Rule” et “No Rest For The Wicked” ne comptent pas pour du beurre, jouent même un rôle primordial, puisqu’ils sont le trait d’union, le carrefour entre un rock soft et un plus rentre-dedans.
Life Is An Illusion, Love Is A Dream de The Eternal Youth : le punk rock s’offre, avec ce quatuor caennais, une éternelle jeunesse !
Notre sélection : Morning Dew, Orphan, Insomnia, Erase The World.