Peu d’albums à son actif mais du bon, cette phrase résume fort bien la carrière de Broken Bells, projet initié par James Mercer (leader de The Shins) et Danger Mouse (alias Brian Burton), bidouilleur de génie et de grande réputation.
Ces opus sont au nombre de trois : l’éponyme Broken Bells en 2010, After The Disco en 2014 et Into The Blue qui vient de sortir.
Danger Mouse était sorti de sa coquille quelques mois auparavant avec l’élaboration de Cheat Codes de Black Thought, quant à James Mercer celui-ci a une fois de plus fait une infidélité à The Shins pour que le duo réuni donne de nouveau le meilleur de lui-même.
Into The Blue, malgré Danger Mouse, a choisi de faire la part belle aux ambiances psychédéliques et atmosphériques, à grands renforts de sonorités aériennes.
Intemporel, ce troisième effort de Broken Bells fait voyager son auditoire des années 60/70 à la période new wave années 80.
On imaginait un album truffé de machines électroniques et de samples eh bien, à notre grande surprise, il n’en est rien, juste quelques boucles synthétiques de temps à autres.
Sur Into The Blue, le duo Mercer/Burton se veut plus proche de Steely Dan, des Beatles, voire même de Pink Floyd comme sur l’excellent Love On The Run, ballade 70’s de 7 minutes 3 secondes.
Le morceau titulaire d’introduction Into The Blue, Invisible Exit ou encore Forgotten Boy donnent en plein dans la folk, un style musical que l’on ne soupçonnait guère chez Broken Bells jusqu’à présent. The Chase, pourtant new wave, débute tout en guitares sèches.
We’re Not In Orbit Yet et Saturdays, dévoilés avant la sortie de l’album, ne sont pas sans rappeler The Big Pink, eux aussi de retour après une longue absence.
La palette d’influences de Broken Bells s’agrandit, s’étoffe à chaque album, tout cela pour le plus grand plaisir des fans de la première heure.
Love On The Run, indéniablement le meilleur morceau d’Into The Blue, se divise entre piano, cuivres et un solo de guitare à damner tous les saints, n’ayant rien à envier à Pink Floyd. À l’image de We’re Not In Orbit Yet et ses claviers tant doucereux qu’aériens, Love On The Run est déjà considérée comme la ballade de cette année : 7 minutes et 3 secondes de bonheur intense, bien dans le son 70’s à fortes connotations psychédéliques.
Forgotten Boy est du même acabit : lent, aérien et atmosphérique, sans oublier cette folk qui nous accompagne tout au long de l’album.
One Night, tout comme Saturdays, s’éloigne totalement du registre 70 pour nous emmener vers la new wave, se révélant plus rythmé. Danger Mouse, comme à son habitude, se fait fort d’accomplir ce qui lui est demandé car Broken Bells est, depuis 2010 et ce premier album éponyme, une équipe dont les deux membres sont sur le même pied d’égalité.
Un retour de Broken Bells donc réussi, le duo James Mercer/Danger Mouse arrivant chaque fois à nous surprendre, à nous enchanter. De quoi regretter qu’Into The Blue soit trop court (9 morceaux seulement) et que Broken Bells nous gratifie de si peu d’albums depuis les débuts en 2010.
D’Into The Blue à Fade Away, en passant par Forgotten Boy ou One Night, ce troisième opus de Broken Bells (si court soit-il) offre à son auditoire un plaisir musical incontestable avec, en toile de fond, ces sonorités psyché aériennes génialement mis en valeur par la guitare et les claviers. James Mercer au chant, Danger Mouse à la bidouille et aux machines un duo atypique qui transforme en or tout ce qu’il touche, qui tape dans le mille à chaque album sorti!
Into The Blue : le voyage intemporel du psychédélisme aérien 60’s/70’s à la pop new wave!
Notre sélection: Love On The Run, We’re Not In Orbit Yet, Forgotten Boy, The Chase, Invisible Exit.