Quatre ans après Cusp, la folkeuse californienne Alela Diane est de retour pour notre plus grand plaisir. Looking Glass, son sixième album, vient de paraître chez Naive.
Looking Glass est à la fois autobiographique et un regard porté sur divers problèmes ayant secoué l’actualité américaine de ces derniers mois. Autobiographique parce que, à l’instar du premier opus d’Alela, il aborde le divorce des parents de la chanteuse et tout ce qui en a découlé, déménagement et déracinement en tête. Sauf qu’avec Looking Glass, une note d’espoir s’insinue, celle de voir une famille se ressouder et ainsi reformer son unité, le vieux rêve d’Alela! Il n’est donc pas surprenant, dans deux des 11 titres de ce nouvel effort, de voir apparaître le mot « dream »: Dream A River, Another Dream. Telle Luther King, Alela Dream martèle à l’envi qu’elle a un rêve : resserrer les liens familiaux.
C’est avec ses deux filles que la Californienne entretient les rapports les plus étroits, les plus fusionnels. Alela n’hésite pas à se montrer avec elles dans le cadre de vidéos, jonglant sans mal entre son rôle de mère de famille et sa carrière de chanteuse.
Sur le plan musical, Looking Glass ne diffère guère de ses prédécesseurs: ballades folk en cascade, interprétées à la guitare comme au violon ou au piano. Une formule qui, depuis le début de sa carrière, a toujours réussi à Alela Diane, alors qui songerait à lui en faire griefs! Certainement pas nous, amoureux de la bonne folk, somptueuse et mélodieuse à souhaits
De la folk certes mais, sur quelques morceaux tels qu’All The Light et le fabuleux Howling Wind, se greffe un peu de country, celle-ci apportant une touche supplémentaire d’Amérique profonde aux compos d’Alela qui pourtant ne sauraient manquer de couleur locale. Howling Wind, l’un des joyaux de Looking Glass, aborde la tempête qui toucha l’Oregon il y a un an. Dès la première écoute, l’émotion nous transporte et Howling In The Wind devient nôtre, une chanson de plus de quatre minutes dont on voudrait qu’elle ne s’arrête jamais.
Émotion encore et toujours sur Dream A River, Camellia ou encore Mother’s Arms qui définit de la meilleure manière qui soit le rapport d’Alela Diane à la famille, plus précisément dans l’évocation de sa mère.
Un sixième album d’Alela cent pour cent ballades folk évidemment mais dont les interprétations varient d’un morceau à l’autre. Paloma, Of Love ou Dream A River font entendre la guitare, tandis que Camellia, Strawberry Moon et Another Dream laissent s’épanouir le piano, toutes guitares acoustiques au repos.
Looking Glass est donc loin d’être un album monotone musicalement, traversant divers univers instrumentaux sans la moindre vergogne. Et cette voix d’Alela à nulle autre pareille, tant grâcieuse qu’émouvante, enjôleuse que caressante.
Force est de constater qu’avec Looking Glass, ces quatre ans de silence musical n’ont pas eu d’incidence sur Alela Diane, la Californienne ne s’étant jamais départie de sa grâce légendaire, palpable dès son premier album. Looking Glass est même le meilleur opus d’Alela Diane, celui qui renferme les ballades folk les plus émouvantes telles que Mother’s Arms, Howling Wind ou Another Dream.
Looking Glass : le sixième album d’une chanteuse à la voix d’or, toujours égale à elle-même!
Notre sélection : Howling Wind, Dream A River, Mother’s Arms, Camellia, Another Dream.