Après une première journée pleine d’énergie et boostée aux riffs tonitruants du heavy, la seconde sera beaucoup plus calme, d’une part car axée sur le blues et d’autre part parce que les productions des 2 têtes d’affiche du jour ont imposé des conditions très restrictives aux photographes, nous ne nous attarderons donc pas à commenter leurs concerts.
Jeudi 14 juillet, jour de fête nationale mais aussi journée du blues à GES, et c’est avec One Rusty Band et son “dirty blues” que la journée s’élance. Le duo formé de Greg (guitare, percussions, harmonica) et Léa (acrobaties, claquettes, washboard et percussions) secoue les codes du genre grâce aux arts du cirque et aux claquettes pratiqués par cette dernière, parfaitement en rythme avec les riffs heavy balancés par Greg. A cela s’ajoute une joie et un humour communicatifs comme quand Léa déclarera “fondre petit à petit dans ses chaussures” tant exécuter des claquettes en plein soleil par cette canicule relevait du défi! Encore une fois, un excellent groupe pour bien lancer la soirée.
Retour ensuite à un blues beaucoup plus calme et classique avec Robert Cray. Le touché de guitare impressionne par sa précision, chaque note sonnant parfaitement sous le grand chapiteau où un “carré or” entièrement assis a investi la fosse, là-même où la veille pleuvaient les bières lancées à tour de bras par Joel O’Keeffe sur une foule déchaînée (sacré changement d’ambiance!).
Comme dit en intro, la production nous ayant restreint l’accès au seul premier titre, nous n’en dirons pas plus sur ce concert…et encore moins sur celui de Jeff Beck où seule une poignée de photographes a eu le droit de faire son travail! Dommage car l’homme était souriant et son set instrumental plutôt agréable, grâce à son jeu riche et parfaitement maîtrisé c’est certain mais aussi grâce au duo féminin basse-batterie très impressionnant…Mais à entendre la clameur lors de son entrée sur scène, celui que beaucoup attendait lors de ce concert était la star Johnny Depp! Et il faut admettre que son arrivée au chant a apporté un regain d’émotion et d’intérêt par rapport au début du set plutôt technique. Un beau moment donc que ces 2 grands artistes, se prenant chaleureusement dans les bras à plusieurs reprises, nous ont offert, mais malheureusement sans images pour en témoigner…
Après ces 2 sommités n’ayant plus rien à prouver, place au dernier artiste de la soirée et nouveau venu sur la scène blues internationale, Christone “Kingfish” Ingram. Nouveau venu peut-être, mais qui n’a rien à envier à ses illustres prédécesseurs tant le jeu de ce jeune natif du Mississipi impressionne par sa virtuosité et tant il sait utiliser sa voix pour transmettre tout le panel des émotions. Le public ne s’y trompe et nous sommes d’accord avec le spectateur qui a crié “You’re a fucking genius man!”. Une star en devenir donc qui, espérons-le, continuera à ne pas mettre son public (et les photographes!) à distance comme ce soir où il est descendu de scène pour jouer au milieu des spectateurs conquis. Un beau concert pour clôturer la journée aussi bien qu’elle avait commencé donc, il est temps de rentrer dormir pour couvrir la suite le lendemain!