Encore méconnu en France, les Américains de Mont Joy, actifs depuis 2016, sortent en ce mois de juin leur troisième album où se mêle pop, folk psychédélique et défense d’un certain art de vivre.
Les premières notes de l’introduction du titre éponyme Orange Blood dévoile une identité musicale pop parfois baroque, avec cassures de rythme et voix efficace. Le démarrage tonique se poursuit sur Evergreen, grâce à une batterie sautillante et entêtante : les jeunes gens ont écouté beaucoup de bons sons ces dernières années, et veulent communiquer une musique euphorique et optimiste (« But If I knew the way/Life would be pointless »). Roly Poly prolonge cette ode à la simplicité et à l’essentiel, offrant un autre morceau particulièrement convaincant. Johnson Song joue également la décontraction, avec ces « oh la la la » mais aussi des sons plus rock. Entre pop californienne, soul music et folk dylanien plus consensuel sur Don’t It Feel Good, les titres forment un archipel particulièrement seyant et plaisant.
Si Lemon tree poursuit cette grâce avec un début en acoustique, l’arrivée de la grosse caisse et des guitares le transportent vers une énergie insoupçonnée, qu’on imagine parfaitement se répandre en concert. Le paradoxe est que les morceaux plus tristes ou mélancoliques, comme Bang ou Phenomenon, ne semblent jamais totalement désespérés, et touchent chaque auditeur au plus profond de leur âme ; ce dernier titre en particulier justifie leur présence récente en première partie de The Lumineers. Ruins, superbe slow jam entrecoupé de percussions effleurées, évoque le retour à la maison : « Halfway home, I caught you dreamin’/In the passenger seat, your feet out the window », avec guitares et piano. La chanson de clôture, Bathroom light, fait songer aux Kings of Convenience tout en mettant en valeur la superbe voix de Matt Quinn, qui nous aura particulièrement plu sur ce disque.
Un album vraiment bien fait, aux textes engagés et qui permet au groupe de gagner en reconnaissance tout en promouvant la positivité. Dans ces temps trop peu réjouissants, que le sang orange soit le seul qui puisse couler et nous atteindre.
Julien Lagalice
Catégorie : album rock
Genre : indie rock, folk rock
Date de sortie : 17 juin 2022
Label : Dualtone