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Arcade Fire / We (2022)

Depuis près de 20 ans, Arcade Fire est devenu un des groupes les plus populaires et indispensables de la planète rock. On n’écoute jamais de la même manière un nouvel album de ce groupe iconique comme un autre afin de profiter pleinement de l’évènement. Surtout lorsqu’il est aussi réjouissant.

Age of Anxiety I avec sa mélodie au piano, ses chuchotements et sa mélodie hésitante nous plonge dans un univers fragile mais séduisant. La magie opère toujours, à la manière d’un grimoire que l’on feuillette page par page et qui nous emporte irrésistiblement (« In The age when nobody sleeps/ And the pills do nothing for me »). Le disco s’invite après trois minutes, préambule à Age of Anxiety II, avec une pulsation de batterie très new ordienne et des puissants échos des synthés (James Murphy est-il de la partie ?) ; le renfort de Régine, la compagne de toujours, renforce ce jeu musical fait de confidences et de proximité. Sur End of The Empire I-III (puis IV), on savoure chaque instant, notamment le son parfait de Nigel Godrich qui renvoie aux titres lumineux d’OK Computer, de Bowie ou d’une version moderne d’Imagine de Lennon. Disons le en quelques mots : c’est magnifique, même si cette beauté est inquiétante par le titre ou un texte appelant au renoncement de notre monde : « I unsubscribe, I unsubscribe, this ain’t no way of life, I don’t believe the hype ».

Le titre dévoilé depuis quelques semaines, The Lightning I-II, est déjà un classique du groupe, qui réunit tous ses canons. Combo basses-guitare, secousse sismique, le tout roulant à tombeau ouvert : nous revivons une sorte de prolongement de Funeral comme si le temps n’avait aucune emprise sur eux et sur nous (pour notre plus grand bonheur). Impossible de ne pas tomber amoureux de cette musique puissante, festive et irrésistible.

Unconditional I prend la forme d’un sympathique titre avec ses violons, peut-être légèrement en dessous de l’émotion précédente. Unconditionnal II, renforcé par la participation de Peter Gabriel, permet à Régine de chanter un titre disco-pop lui aussi agréable : constatons qu’il est difficile de décrocher comme ça de ce groupe. Le final We, remarquable titre acoustique, termine le disque sur une note faite de douceur et de subtilité.

Une énergie communicative, des titres toujours incroyables et la magie Arcade Fire qui se poursuit pour notre plus grand plaisir. Au débat infini sur le prétendant au titre de rois du rock, nous avons peut-être la réponse avec ce « nous » de majesté.

Catégorie : album

Genre : indie rock, dance rock

Label : Columbia

Date de sortie : 05 mai 2022.

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