Mieux vaut tard que jamais! On parle du premier LP des Jurassiens de Bigger qui vient de paraître, après deux EPs hyper convaincants (Bones And Dust en 2016 et Tightrope en 2018) ainsi qu’une foultitude de standards à succès dont Lucky Lucy, Super Zero bien rock ou encore l’étourdissant On The Run.
Ce premier LP du quintet franc-comtois est baptisé Les Myosotis et, autant le dire sans jeux de mots, c’est une vraie fleur et des fleurs, la bande à Damien Félix et l’Irlandais Kevin Twomey mérite amplement qu’on leur en lance!
L’album a été façonné sous la férule de Jim Spencer qui n’est autre que le producteur de Liam Gallagher, New Order ou même Johnny Marr. L’enregistrement s’est déroulé, en majeure partie, au Castle Studio de Dresde en Allemagne, en tous cas pour le volet instrumental, alors que les voix ont été travaillées aux Hope Mill Studios de Manchester, à l’heure où il est pourtant difficile de circuler en Angleterre. « J’y suis j’y reste » dit l’adage, l’album a été masterisé ni plus ni moins qu’au mythique studio Abbey Road.
Un peu de régional tout de même puisque les cordes ont été enregistrées sur Besançon. Quant au graphisme de la pochette et aux illustrations de chaque morceau, ils sont l’œuvre de Jenny Calinon (Poisson Rouge). Le panorama serait incomplet si l’on ne citait pas le label Upton Park chargé de gérer la distribution.
On compare beaucoup (et à raison) Bigger aux Belges de Balthazar et même à The Last Shadow Puppets, par cette abondance de cuivres et ces guitares vintage estampillées 60’s/70’s. Une instrumentation qui s’entend tout particulièrement sur le morceau Les Myosotis qui a donné son titre à l’album. Ajoutons à cela des claviers rétro qui vont bien à ce décor vintage, par exemple à l’écoute de morceaux tels que Freaking Face, Vampire Thirst ou encore l’entêtant Infectious Joker.
Dans Les Myosotis, Kevin Twomey, auteur/compositeur, avoue aborder ses expériences personnelles. « Chaque chanson traite d’un thème différent mais l’ensemble de l’album est le simple roman d’une vie » dit l’Irlandais pour résumer en quelques mots l’album.
Bien que cet opus revête, sur le plan musical, un aspect gai (voire festif), on y évoque les mensonges (Even With Lies), l’hypocrisie humaine, sans oublier les sempiternelles révoltes contre la société détériorée par les humains eux-mêmes (les politiques par exemple, coupables d’une mauvaise gestion des problèmes inhérents sur lesquels on ne s’attardera pas davantage).
Sur le morceau Les Myosotis cependant, l’amour de A à Z est évoqué, surtout la relation amoureuse sous tous ses aspects et dans tous ses états : le plaisir, le déchirement ou encore le dilemme (que dois-je faire, comment agir)?
Cet ballade truffée de cuivres et de guitares à la The Last Shadow Puppets/Balthazar a quelque chose de grandiose qui, dès la première écoute, frappe nos oreilles. L’orchestration est somptueuse, la voix enjouée et décidée. Bigger n’a rien à envier à Balthazar dans son interprétation de ce morceau Les Myosotis et l’on comprend aisément pourquoi l’album porte ce même titre. Les Myosotis est le premier single dévoilé en même temps que l’annonce de la sortie du LP, le joyeux et festif Even With Lies (musicalement bien sûr) ayant suivi de peu en tant que second single.
Chez Bigger, il y a toujours une affaire de chœurs! Ils sont présents dans bon nombre de morceaux et à plus forte raison sur ce LP. On les entend dans Even With Lies, The Game ou encore Brother. Justement, avec Les Myosotis, The Game (6 minutes 44) et Brother sont de formidables ballades sur lesquelles, pour la Saint-Valentin prochaine, les amoureux seraient bien avisés de danser. C’est d’ailleurs Brother, qui n’est pas sans rappeler On The Run (qui hélas ne se trouve pas sur cet album), qui achève merveilleusement l’opus. Un morceau dont on ignore comment il va se terminer, tellement les chœurs se plaisent à vocaliser. On salive d’avance d’entendre Bigger en concerts, le 24 mars à la Poudrière de Belfort et surtout le 26 à la Rodia de Besançon! Peut-être le quintet jurassien nous gratifiera-t-il d’une interprétation de Brother en nous faisant chanter avec lui, prolongeant à l’infini ce plaisir de les voir débarquer à la maison pour un concert, on n’en doute pas, d’anthologie!
Dans les ballades, n’oublions pas Vampire Thirst, même si ce morceau est un poil plus mouvementé et, par le biais des guitares, un brin plus rock.
Sur Les Myosotis, Bigger ne fait pas que dans le sentimental et dans la dentelle, les franc-comtois savent aussi remuer la manchette quand il le faut, en témoignent des morceaux comme Freaky Face, Fucked Up Paradise, Even With Lies évidemment mais aussi le sulfureux Infectious Joker dont il suffit d’une seule écoute pour l’adorer : essayer Infectious Joker, c’est l’adopter!
Les clips des morceaux Les Myosotis et Even With Lies ont été réalisés par Pablo Delpedro qui a, lui aussi, le droit à la part de contribution qui lui revient.
Le premier single Les Myosotis paru en novembre laissait présager une formidable livraison de Bigger pour ce 4 février, les Jurassiens ne nous ont pas fait mentir! Antoine Passard, Ben Muller, Mike Prenat, Kevin Twomey et Damien Félix se sont montrés à la hauteur de l’évènement, nous pondant un premier LP de haute volée : une maturité artistique matérialisée par 10 morceaux où certes planait l’ombre de Balthazar et des Last Shadow mais, au cours desquels heureusement, le quintet a su imprimer sa propre patte. Petite déception cependant, on aurait aimé retrouvé des compos telles que Lucky Lucy, Super Zero ou On The Run bien sûr mais tant pis, qu’à cela ne tienne, on se satisfera tout à fait de morceaux comme The Game, Brother ou encore Infectious Joker qui sont loin d’avoir démérités, ballades et compos plus musclées que l’on aura plaisir à retrouver lors des passages de Bigger en mars, à la Poudrière comme à la Rodia. Avec ce génial quintet de joyeux lurons, le printemps s’annonce des plus festifs et, comme on dit, sous les meilleurs auspices!
Les Myosotis : le grand pas de Bigger vers la consécration!
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