Les Britanniques de The Blinders sont de retour, 2 ans après un LP Fantasies Of A Stay At Home Psychopath très remarqué et plébiscité. Le combo originaire de Doncaster (banlieue de Manchester) avait, il est vrai, fait forte impression. Parmi les morceaux les plus significatifs, citons par exemple le somptueux Black Glass aux rythmes changeants, la sulfureuse ballade I Want Gold ou encore l’entraînant Forty Days And Forty Nights. Depuis, le groupe emmené par Thomas Haywood ne s’est pas reposé sur ses lauriers, ayant enregistré une reprise d’Echo And The Bunnymen intitulée The Killing Moon réalisée, excusez du peu, dans les studios Parr Street de Liverpool, là même où la version originale fut conçue. L’actualité toute chaude de The Blinders est la parution d’Electric Kool Aid (part 1), un EP de 5 morceaux dont on imagine qu’il y aura, dans un proche ou lointain avenir, une seconde partie. À noter que le groupe a reçu le renfort de nouveaux musiciens comme Eoghan Clifford en tant que second guitariste et Thomas Castrey à la batterie. La musique de The Blinders, elle, n’a strictement rien perdu de son mordant : les guitares grondent toujours autant et Thomas Haywood, par le truchement de son organe vocal surpuissant, a toujours la rage. Justement, dans cet EP, il est fortement question de contestation et de revendications, surtout du point de vue de la situation politique britannique (Brexit et tutti quanti). La situation sanitaire actuelle en prend également un peu pour son grade. Electric Kool Aid (part 1), bien qu’il ne soit qu’un EP, est déjà très médiatisé, de l’autre côté de la Manche s’entend car plusieurs singles en sont déjà extraits : City We Call Love qui, de par son rock entêtant, est en train de devenir un tube en puissance ou encore le très speed Hate To See You Tortured qui vient de paraître. Du pur The Blinders dans le style : sans grandes innovations ni révolution mais tellement efficace! Electric Kool Aid, morceau éponyme, est une lente entrée en matière, un échauffement, jusqu’à ce que Barefoot Across The Water se profile. Petite nouveauté chez ces Britanniques décapants : la présence d’un piano qui s’invite tout au long du morceau, donnant à ce Barefoot Across The Water un aspect mélodieux. Difficile de ne pas penser à Arctic Monkeys avec la voix de Thomas et même à Bruce Springsteen par les notes de piano. Barefoot Across The Water est magnifique, certainement l’une des grandes réussites de cet EP. On arrive donc à City We Call Love dont les paroles disent, au final, tout l’optimisme à vivre dans une ville que l’on appelle Amour. Réside également dans ces mots une part de rêve, d’imaginaire d’un monde où tout serait plus facile. Musicalement, City We Call Love est à mi-chemin entre pop et rock, formidablement taillé pour les radios. Dès les premières notes de batterie et de guitare, on sait tout de suite que le morceau va être génial, qu’il va marquer les esprits et c’est ce qui est arrivé! Encore un morceau qu’Arctic Monkeys n’aurait pas renié, la formation coachée par Alex Turner se révélant la principale influence de The Blinders. Bouquet final de l’EP avec l’enchaînement The Writer/Hate To See You Tortured où, de temps à autres, des claviers pointent le bout de leur nez. Mises à part ces quelques boucles synthétiques, ces deux morceaux s’avèrent encore plus rock et plus incisifs: les Blinders tranchent dans le lard sans souci du qu’en dira-t-on... Hate To See You Tortured est le meilleur des deux, surprenant à la première écoute (osons même dire déroutant) mais, à force de se le repasser en boucle, cela rentre dans la tête pour ne plus jamais en sortir. De quoi nous faire regretter que les Britanniques n’aient pas sorti de second LP mais bon, armons-nous de patience, ça devrait venir! On n’imaginait pas les Blinders poursuivre sur la lancée de Fantasies Of A Stay At Home Psychopath, pourtant la bande à Thomas Haywood l’a fait! Un EP que les Britishs de Doncaster défendront, à coup sûr, lors d’une tournée dans tout le Royaume-Uni en compagnie de The Cribs, durant le mois de mars. Cette tournée passera notamment par Birmingham, Sheffield ou encore Norwich. De belles soirées rock en perspective pour les Britanniques! Les Français, eux, se consoleront en écoutant les 5 morceaux d’une durée totale d’un quart d’heure et qui, sans nul doute, seront appréciés à leur juste valeur. Electric Kool Aid (part 1), distribué par Crocodile Man Records : un EP plein de promesses pour l’avenir car, à l’instar d’une bonne série à suspense, impossible qu’il n’y ait pas de suite!
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