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Dave Gahan And The Soulsavers, Imposters

Après The Light The Dead See (2012) et Angels And Ghosts (2015), Dave Gahan And The Soulsavers reviennent avec un nouvel opus baptisé Imposters. A l’inverse de ses deux prédécesseurs, cet album ne comporte que des reprises classées en deux catégories: morceaux dont la version originale était demeurée confidentielle et popularisée par d’autres artistes; compos créées par de célèbres songwriters tels que Neil Young ou Bob Dylan. Les 12 morceaux d’Imposters ont marqué, sans exception aucune, la jeunesse de Dave Gahan qui, pour apprécier la musique, en fut réduit à regarder la seule émission Top Of The Pop à la télévision et à chaparder des disques, en catimini, dans un petit magasin d’Epping (Nord-Est de
Londres) où il habitait. Heureusement, cela n’a pas duré car Dave, dès les premières rentrées d’argent, a pu se payer honnêtement des albums et plus précisément le Ziggy Stardust de David Bowie. C’est donc dans l’inspiration des années adolescentes de Dave Gahan qu’Imposters a vu le jour, enregistré dans une période de trois semaines au Shangri-La Recordings de Malibu et dans les conditions du direct, juste avec les musiciens et sans aucun arrangement informatique. Quant à la distribution, elle est gérée par Columbia.

Interrogé sur le choix des 12 morceaux composant cet album, Dave Gahan a déclaré: “ces chansons racontent d’où je viens, je voulais les réunir pour que chacune éclaire une partie de ma vie.” Imposters, c’est la rencontre du rock, du blues mais aussi du gospel. C’est d’ailleurs en gospel que s’ouvre le LP, sur The Dark End Of The Street déjà repris par Aretha Franklin. Une superbe ballade comme il y en a tant, à l’instar du génial Metal Heart de Cat Power, du non moins formidable A Man Needs A Maid de Neil Young ou encore de Lilac Wine (Jeff Buckley), voire Strange Religion.

The Soulsavers, par la voix de Dave Gahan, nous fait voyager à travers la musique des 70’s, dans un road trip où émotions fortes et grands moments de rock se taillent la part du lion. Chaude et veloutée sur Metal Heart ou Lilac Wine, la voix de Dave peut être capable de turbulences et d’énormes envolées comme dans le très blues/rock I Held My Baby Last Night où les guitares sont également au taquet. I Held My Baby Last Night offre un contraste des plus saisissants avec A Man Needs A Maid, le célèbre Always On My Mind d’Elvis Presley et des Pet Shop Boys ainsi que Smile, ballades interprétées au piano. Une diversité de styles et d’ambiances qui font le sel comme la richesse d’Imposters.

 

L’ombre, en revanche, s’impose comme le fil conducteur de l’album, on en veut pour preuves les titres Not Dark Yet et The Dark End Of The Street. Dave Gahan entretient, depuis longtemps, un rapport étroit avec cette ombre, une relation qu’il évoque en ces termes: “l’ombre m’a servi de partenaire avant que je sache l’accueillir avec la lumière. Elle m’a longtemps servi à me cacher, à vivre des sentiments par procuration et à faire des choix dont je devais assumer les conséquences.” On sait par quoi le leader de Depeche Mode est passé: drogue et alcool conduisant à l’autodestruction et à la dépression. Lui mieux que personne peut en témoigner.

Toutes les reprises voulues par Dave Gahan figurent sur Imposters, à l’exception d’un morceau de David Bowie (Heroes par exemple, lequel a beaucoup inspiré Dave Gahan qui a tenu à renchérir: “c’est avec Heroes de David Bowie que tout a commencé pour moi.” On remarquera aussi l’absence de Nothing Else Matter qui, par contre, se trouve bien évidemment sur The Metallica Blacklist. Qu’à cela ne tienne, Imposters est un album accompli sur lequel Ian Glover, Rich Machin et Dave Gahan ont mis tout leur coeur, reprenant sans pour autant les trahir Metal Heart, The Dark End Of The Street ou A Man Needs A Maid à leur sauce.

Imposters de Dave Gahan And The Soulsavers: un périple qui démarre du gospel pour s’achever dans le rock. De The Dark End Of The Street à I Held My Baby Last Night, une kyrielle de ballades nous transporte dans les tréfonds et les arcanes de la musique des 70’s parmi lesquelles Always On My Mind et A Man Needs A Maid. Imposters sera à coup sûr l’une des galettes de cette fin d’année. Six ans que Dave Gahan et les Soulsavers n’avaient pas fait d’albums, cela commençait à dater et force est de constater qu’on est pas déçu, on en redemande même!
-Jean-Christophe Tannières

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