Du rock en veux-tu en voilà et rien que du bon! Ce sont les californiens de Together Pangea qui régalent! Le combo originaire de Santa Clarita est en effet de retour avec Dye, son cinquième LP. Celui-ci succède à Bulls And Roosters qui remonte déjà, comme le temps passe, à fin 2017. Bulls And Roosters avait, en son temps, marqué les esprits, surtout avec la ballade à grand succès Money On It ainsi que des morceaux plus remuants tels que Better Find Out ou Is It Real.
Force est de constater que Dye, ce nouvel effort du trio californien, adopte la même recette, à savoir un savant mélange de ballades et de morceaux bien rentre-dedans. Rien de très révolutionnaire ni de nouveau sous le ciel californien mais bon, pourquoi changer ce qui est efficace et plaît aux aficionados de rock?
Les Together ont bien bossé, n’ont rien bâclé, preuve en est avec ces 12 morceaux dans lesquels se lisent le plaisir de faire de la musique et l’insouciance, bien que la bande drivée par William Keegan semble se préoccuper de l’actualité et tout particulièrement des thèmes sensibles.
Dye est paru ce 22 octobre chez le label Nettwerk Music Group. Il débute de la manière la plus tranquille qui soit, comme si un calme ambiant régnait avant une grosse déferlante de tempête. Malgré de grosses guitares déjà au taquet et prêtes au combat, Marijuana est une ballade à l’allure trompeuse car William Keegan, au même titre que les guitares, donne d’entrée de jeu pleinement de sa personne. Comme dirait l’autre, « c’est que le début d’accord d’accord! ». One Way Or Another, Rapture et Wanted Out font effectivement monter la sauce, rappelant que Together Pangea sont considérés dans le milieu du rock comme les égaux de leur maître Ty Segall, digne apôtre du rock qui déchire sa race!
Le tempo se ralentit de nouveau sur Alabama, slow qui mériterait de devenir un tube comme l’a été Money On It en 2017. Outre Alabama, Little Line et Turn Time montrent toute la palette de styles de ces californiens à qui, sur ce nouvel album, on ose attribuer des influences Arctic Monkeys. Cold Water et Turn Time peuvent en attester.
Et c’est reparti de plus belle pour du bon gros rock aux guitares rugissantes avec Somehow, Ghoul ou encore Nothing To Hide. William Keegan et ses acolytes sont chauds comme la braise, bouillants tel le soleil californien. Le rock façon Together Pangea fait une nouvelle fois mouche et tape là où ça fait mal. Ce trio est la preuve vivante que la Californie est et demeurera toujours une terre de virulent garage rock, que la flamme n’est pas prête de s’éteindre!
Venons-en à l’actualité à présent, précisément celle qui révolte et qui scandalise. Rapture, pourtant un morceau joyeux en apparence, aborde ces thèmes sensibles sans langue de bois aucune. Les Together y évoquent aussi bien les conflits engendrés par la religion que le réchauffement climatique qui fut la cause des fréquents feux de forêts en Californie. Là encore, les apparences sont trompeuses : l’insouciance de ces petits gars de Santa Clarita est masquée par une réelle inquiétude de ce que la Californie (voire même le monde) va devenir. Rapture vise à sensibiliser les populations aux dangers du réchauffement climatique.
On l’aura compris Together Pangea, à l’instar de groupes comme Badflower par exemple, ont toujours un avis sur tout et ne se contentent pas de jouer de leurs instruments. Les groupes n’hésitent plus à se mêler d’actualité, à véhiculer les messages qui leur paraissent importants et vitaux pour la planète.
Avec ce cinquième LP Dye, les californiens de Together Pangea n’ont pas tellement cherché à innover mais quelle importance puisque le succès est là! On attendait désespérément un album référence, qui fasse bouger les lignes sans trop en faire non plus, on l’a enfin trouvé! Dye réconforte et fait un bien immense au rock qui, disons-le, en avait bigrement bien besoin.
Bulls And Roosters était réussi, Dye l’est tout autant par sa profusion d’ondes positives apportées par la musique bien que les textes se révèlent de nature moins insouciante.
Dye de Together Pangea, l’album qui fait rugir de plaisir et incontestablement l’album rock de cette fin d’année!