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Lana Del Rey / Blue Banisters

Lana Del Rey est décidément très prolifique, son album Chemtrails Over The Country Club étant paru le 26 mars dernier. En mai, trois singles voyaient le jour, à savoir Text Book, Wildflower Wildfire et Blue Banisters. Ce titre est également celui du huitième album de la songwriteuse new-yorkaise, une sortie annoncée quasiment dans la foulée de Chemtrails Over The Country Club, lequel fut très médiatisé par les singles Let Me Love You Like A Woman et l’éponyme Chemtrails Over The Country Club.

Ce nouvel effort de Lana est un prolongement de l’album précédent, un peu comme si la jeune américaine n’avait pas encore tout dit et en avait encore sur le cœur. Blue Banisters compte pas moins de 14 morceaux pleins, si l’on met de côté le morceau appelé Interlude (The Trio) très court et sur lequel Lana Del Rey ne chante pas. Ce morceau ressemble plus à du Wax Taylor dans un style Far West, c’est à se demander ce que cet Interlude (The Trio) fait sur un album de Lana Del Rey! Enfin bon, ne nous appesantissons pas là-dessus, tellement Blue Banisters est gorgé de superbes compos.

L’album est paru sous le label Interscope Records et côté production, plusieurs personnes ont apporté leur concours. Du beau linge, jugez plutôt : Rick Nowels, Barrie James O’Neil, Mike Dean, Dean Reid puis, enfin, les deux plus importants, c’est-à-dire Zach Dawes (Arctic Monkeys ou encore The Last Shadow Puppets) qui a produit Black Bathing Suit, Dealer ainsi que Thunder et enfin, celui qui est impliqué sur 5 morceaux de l’album, Drew Erickson qui a compté dans son écurie The Killers et Florence And The Machine, rien que ça! Lana doit à Erickson : Beautiful, Violets For Roses, If You Lie Down With Me, Sweet Carolina et le tout récent single dévoilé Arcadia.

Concernant les thèmes abordés dans les diverses compos, ils ne sont guère différents de Chemtrails Over The Country Club. Dans Blue Banisters, Lana évoque l’Amérique, son enfance, sa famille mais aussi ses ruptures successives dues à ses déceptions amoureuses. Blue Banisters peut faire penser au second volume d’une biographie de Lana, Chemtrails Over The Country Club ayant manifestement été une mise en bouche, un apéritif avant le plat de résistance qu’est ce nouveau LP.

Sur le plan musical, les ballades pour piano demeurent légion (Arcadia, Beautiful, If You Lie Down With Me ou encore Violets For Roses) mais un indéniable effort est à souligner au niveau orchestration des morceaux, laquelle se révèle parfois très sophistiquée et fournie. Les exemples les plus éloquents en sont les productions de Zach Dawes avec Dealer, Thunder et Black Bathing Suit. À la manière de The Last Shadow Puppets, règne une ambiance 70’s ponctuée par un ensemble de cuivres, quelques touches de guitare et un léger soupçon de percussions. C’est surtout sur Dealer que cette patte The Last Shadow s’imprime, qu’elle est la plus évidente. N’y remarque-t-on pas, omniprésente, la voix de Miles Kane à laquelle celle de Lana donne fabuleusement la réplique.

Text Book et Blue Banisters, quant à eux, sont plus électroniques par un apport de claviers. Blue Banisters reste, à l’image de la totalité de l’album, dans la ballade alors que Text Book se veut plus rythmé et fait figure d’intrus dans la mesure où l’on ne prend pas en compte Interlude (The Trio).

Et la guitare? Elle se fraye un petit chemin sur Nectar Of The Gods et Living Legend où elle semble faire bon ménage avec le piano. Un album de Lana Del Rey sans guitare ne serait pas un album comme les autres, Chemtrails Over The Country Club par exemple en possédait quelques-uns dont un formidable duo avec Cat Power.

Le clip du morceau Blue Banisters a été clipé la veille de la sortie de l’album, histoire de fêter dignement cet évènement. Il met en image Lana en train de peindre en bleu une balustrade (d’ailleurs, en français, « blue banisters » signifie « rampes bleues »), la même Lana en train de manger un gâteau assise sur un tracteur et enfin attendre avec anxiété la naissance du bébé d’une amie un jour de grosse tempête.

Blue Banisters fait au total une heure et deux minutes très précisément, un merveilleux moment de musique passé avec cette songwriteuse dont la réputation et le savoir-faire sont renommés. 14 compos durant lesquelles Lana nous envoûte par son timbre de voix mélancolique et pénétrante, une voix à nulle autre pareille qui contribue à détendre les esprits quelque peu tourmentés. Lana Del Rey est imitée mais pas encore égalée, même si d’autres chanteuses actuelles prenant son modèle ne sont pas dépourvues de talent.

La question se pose et va nous tarauder encore et toujours : Lana, par le truchement de Blue Banisters, s’est-elle totalement livrée ou aura-t-on le droit à un troisième volume de son autobiographie pour constituer une trilogie? La réponse nous arrivera lors de son prochain album alors, autant que faire se peut, prenons patience et délectons-nous de ces 14 morceaux tous aussi somptueux les uns que les autres!

Lana Del Rey signe avec Blue Banisters son album le plus complet et le plus abouti car qualité et quantité règnent à parts égales. De Text Book à Sweet Carolina, on effectue un long voyage sans sortir de chez soi en espérant qu’il se prolonge de façon permanente.

Irrépressible besoin de vous détendre, de décompresser, vous pouvez compter sur Lana Del Rey et Blue Banister pour remédier à tout sentiment de mal être!

 

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