Prenez un zeste de Lana Del Rey et une bonne cuillère d’Heather Nova avec, pour le côté masculin, une petite pincée de Tom Odell et vous obtiendrez Bess Atwell. Folkeuse dans l’âme, elle est originaire de Brighton, l’un des hauts lieux de la musique britannique avec Manchester ou encore Liverpool. Bess n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a publié, en 2019, l’EP Big Blue. En 2021, elle refait surface avec un LP de 10 morceaux intitulé Already, Always. Qui dit nouvel album dit nouveau label, Bess Atwell a enregistré ce disque chez Real Kind, label d’une dénommée Lucy Rose. Already, Always s’avère résolument folk, grands moments de guitare sèche que viennent interrompre, de temps à autres, quelques boucles synthétiques (Red Light Heaven) et un somptueux son de piano (Silver Fire). Bess sait d’où elle vient et tout ce qu’elle doit à son entourage, n’oubliant rien de ses années vécues dans la campagne anglaise. Ainsi Co-op, l’un des singles extraits de ce nouvel effort, évoque une coopérative alimentaire près de laquelle la jeune britannique habitait et où, bien évidemment, elle se rendait souvent. Bess Atwell, c’est une voix fluette, douce et, quoi qu’on en dise, très charismatique. Point n’est besoin de vitupérer ou d’éructer comme un malade pour faire son succès et force est de constater qu’à ce jeu-là Bess s’y prend bien, apportant la plus belle des réponses que l’on puisse attendre. Lana Del Rey et Heather Nova, en dépit de leur incontestable talent vocal, n’ont qu’à bien se tenir! La voix donc mais aussi et surtout la guitare acoustique, instrument de prédilection de Bess Atwell, une guitare néanmoins absente sur Red Light Heaven très pop et entraînant, Co-op ou encore Silver Fire, magnifique ballade pour piano. La guitare est tout de même en bonne place dans Olivia, In A Separate Bed mais se trouve légèrement mise sous l’éteignoir par les claviers. De géniales ballades, Already, Always n’en manque pas, tous instruments confondus, disons même qu’elles sont la colonne vertébrale de ce LP: Time Comes In Roses, Dolly, Love Is Not Enough ou How Do You Leave pour ne citer que ces trois compos. On pourrait aisément énumérer tous les titres de l’album, à l’exception de Red Light Heaven, mais il faut bien se résoudre à ne donner que quelques exemples. Un vrai crève-cœur, un horrible dilemme pour un si fabuleux album! Concernant les singles dévoilés avant la parution de cet Already, Always le 24 septembre, il sont au nombre de quatre et méritent tous amplement de se voir mentionnés. Dans l’ordre chronologique: Co-op, Time Comes In Roses, All You Can Do et Nobody. All You Can Do, qu’il serait inconvenant de passer sous silence, revêt dans sa composition musicale un côté gallois Manic Street Preachers et The Joy Formidable sur leur ballade Back To Nothing. Quand les claviers s’en donnent à cœur joie dans Red Light Heaven, All You Can Do fait résonner quelques réverbérations aériennes de guitares électriques. Already, Always est indéniablement l’un des albums qui comptent en cette rentrée 2021, confirmant s’il en était encore besoin l’embellie du style folk dans le paysage musical actuel. Il ne manquait à Bess Atwell qu’un LP de cet acabit pour enfin percer et prouver sa valeur, ce que Big Blue n’a visiblement pu lui permettre. Avec Already Always, la jeune britannique de Brighton se classe parmi les révélations montantes du genre, à l’image de l’australienne Maple Glider et de l’américaine Madi Diaz, sans oublier une certaine Anna Leone qui, elle aussi, tend à prendre de l’envergure. Already, Always offrira pour qui voudra bien l’écouter, à n’en pas douter, un merveilleux moment de détente au cours duquel, osons le dire, il ne sera permis de faire quoi que ce soit. Silver Fire, Time Comes In Roses ou encore How Do You Leave s’occuperont de tout, il n’y aura qu’à se laisser bercer et envoûter par la voix mélodieuse et caressante de Bess Atwell. Already, Always ou le rêve éveillé!
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