Back In Love City, cinquième LP de The Vaccines, marque le véritable retour de ce groupe britannique qui occupe, depuis 2011 et ce premier effort What Did You Expect From The Vaccines, une place prépondérante sur la scène indé d’outre-Manche. La formation emmenée par Justin Young avait pourtant sorti un EP cet hiver, celui-ci étant rapidement tombé aux oubliettes, dans l’anonymat le plus strict. Il s’agissait de reprises maladroites et sans intérêt. Avec Back In Love City, il en est tout autrement bien que le quintet britannique soit loin encore de tutoyer les sommets gravis en 2011 avec, au rayon des grands succès, l’entraînant Post Break-Up Sex. Un cinquième album qui a vu le jour par le label Awal Recording, façonné par Daniel Ledinsky qui a notamment eu sous sa coupe une certaine Rihanna. Fryars, qui s’est occupé de Pharell Williams et de Mark Ronson (pour ne citer qu’eux), a été également partie prenante dans ce projet. L’enregistrement s’est déroulé au Texas, au studio Sonic Ranch d’El Paso, ville qui a donné son titre à l’un des 13 morceaux qui composent l’album. El Paso est très certainement une ode ou une déclaration d’amour de The Vaccines à cette ville texane de grands espaces. Back In Love City se partage, dans les influences, entre le Los Angeles du Blade Runner de Ridley Scott (selon les dires des membres du groupe) et des morceaux se rapprochant de ce que pouvait faire The Vaccines sur What Did You Expect To The Vaccines (2011), Come Of Age (2012) avec par exemple Teenage Icon ou encore Combat Sports (2018) sur I Can’t Quit. Le début de l’album n’est pas propice à marquer les esprits, le morceau éponyme Back In Love City et Alone Star n’offrant rien de transcendant ni de croustillant, au contraire du très dansant Headphones Baby dévoilé il y a quelques mois. Pas du grand The Vaccines on le concédera mais un peu meilleur que sur l’EP qui a précédé. Headphones Baby s’écoute et s’apprécie sans que cela vaille la peine de se taper la tête contre les murs. S’ensuit un diptyque Wanderlust/Paranormal Romance dans lesquels on baigne dans les ambiances western de l’Ouest américain. De quoi être dérouté quand on connaît la propension de The Vaccines à nous pondre du bon rock aux guitares rugissantes. Néanmoins, Wanderlust et Paranormal Romance revêtent leur petit charme bien texan ou californien. Le calme avant la tempête avec le soft El Paso débutant à la guitare sèche et se poursuivant par des claviers puis la bande à Justin Young et Freddie Cowan monte brusquement en puissance. Les morceaux rock endiablé s’enchaînent sans discontinuer, l’adrénaline à son paroxysme. Un récital rock dont le coup d’envoi est donné par Jump Off The Top où le quintet britannique veut montrer à ses fans que son envie de musique rentre-dedans ne s’est pas évanouie avec les années. Bien au contraire, on retrouve bien là la furia The Vaccines des premiers albums tels que What Did You Expect From The Vaccines et Come Of Age. XCT, Bandit et même Peoples Republic Of Desire ainsi que Savage ne font aucunement fléchir la cadence, The Vaccines envoyant du bois de haute volée. Jump Off The Top, XCT et Bandit, explosifs autant que tonitruants, constituent le tiercé de tête des morceaux de Back In Love City, rehaussant à eux trois le niveau d’un album qui, sans cela, serait resté bien fade et nous aurait laissé un goût amer dans la bouche. Épilogue tout en douceur avec Heart Land et Pink Water Pistols sur lesquels la pression se relâche quelque peu, les grosses guitares définitivement mises au repos après s’être bien défoulées et s’en être données à cœur joie. Mi figue mi raisin, Back In Love City souffle le chaud et le froid, alterne le morne et le flamboyant. Néanmoins, ce cinquième opus de The Vaccines ne saurait nous laisser de marbre, marquant les dix ans d’existence du combo britannique (si l’on prend pour point de départ le premier album de 2011). The Vaccines jouira toujours, quoi qu’il advienne, d’une place à part dans le cœur des passionnés de rock so british et ce n’est pas un Back In Love City mitigé qui viendra inverser la tendance. Le public britannique aura l’occasion de témoigner de cette affection au quintet lors d’une tournée en 2022, laquelle se limitant pour le moment à la seule Angleterre. À propos de concerts justement, Justin Young a d’ailleurs déclaré: « Le live est vital pour notre musique, c’est par les concerts que l’on peut mesurer notre popularité auprès du public. Il nous tarde de retrouver tout le monde, cela va nous faire grand plaisir! » En attendant les concerts encore un peu lointains, Back In The City est disponible à l’écoute. Back In Love City de The Vaccines: l’album qui ne tolérera pas l’indifférence et la galette de la rédemption!
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