Deux jours après la rincée mémorable de mercredi, nous voici de retour au festival Décibulles. La météo est sensée être plus clémente aujourd’hui sur les Vosges. Ce qui est certain c’est que le sol ressemble à une immensité de pâte à tartiner rehaussée de paille dans laquelle on enfonce aisément les godillots et dont l’odeur nous rappelle que quelques temps plus tôt résidaient ici des bovins… Une donnée importante à souligner pour la fin de ce reportage.
STRUCTURES
Si cette soirée est annoncée comme complète, force est de constater qu’à 19h la foule n’est pas là en masse pour voir débarquer Structures. L’adage veut que les absents aient toujours tort et bien c’est fondé aujourd’hui. La formation en provenance d’Amiens assure vraiment sur scène. Avec une musique qui puise dans le post punk et portée par des lignes de basse massives, les titres que sont l’excellent Robbery, ou ceux tirés de leur EP Long Life comme Dancers, Embassy, voire Satellite transportent l’auditoire. Les interactions avec le public sont là, le groupe trinque à la santé de la foule encore une fois sous des trombes d’eau. En retour les premiers rangs incitent le bassiste à boire d’un trait sa bière, en vain. Gentiment charrié il n’en quittera pas moins la scène avec un large sourire; la soirée est lancée.
PRINCESSES LEYA
Quelques minutes plus tard, il faut dire que les changements de plateaux sont réglés comme du papier à musique, c’est le premier moment de déconnade de ce vendredi avec Princesses Leya. Pour rappel, il s’agit là plus d’un spectacle de type (ouvrez les quinze paires de guillemets) “comédie musicale” sur fond de musiques metal au cours duquel les blagues fusent, les jeux de mots aussi, l’humour grinçant est récurrent avec Dédo et ses compagnons de scène. On adhère un peu, beaucoup, … pas du tout en tout cas ça va vite et les instants musicaux sont également calibrés: Vianney côtoie un extrait de reggae revisité et la voix de porc résonne sur le Chena alors que la pluie a cessé! Bref, ceux qui sont venus en famille ont peut être eu quelques explications de texte à fournir en rentrant à la maison…
ULTRA VOMIT
A l’heure dite démarre le show d’Ultra Vomit. Costumes, décors, projection du logo de Batman, … tout l’éventail est déplié pendant l’heure et 10 minutes qui leur est offerte. Les classiques du répertoire des Nantais sont joués pour le plus grand plaisir des fans et amateurs du groupe qui arborent fièrement des t-shirt Just Vomit (Evier metal, Kammthaar, Calojira, etc.) L’ambiance est ultra décontractée dans la foule jusqu’au titre Le pipi c’est du caca qui doit donner lieu à un Wall of death rebaptisé pour l’occasion Wall of chiasse.
Mais aujourd’hui une donnée supplémentaire est à prendre en considération. Alors qu’un homme grimé sous les traits de Jésus incite la foule à se scinder en deux et devant les explications de texte peut être trop longues, les spectateurs décident de lier le geste au mot: on voit très vite des monceaux de paille épaissie par la boue voler de droite à gauche. Parfois, ce sont de larges plâtrées qui fusent. En quelques secondes, le gros de la foule est maculé de bouse de vache; la percussion au moment du Braveheart n’était plus qu’une formalité, les risques de chute dans ce bain douteux totalement oubliés.
Et avant le final que fut évidemment Kammthaar, le public a remis ça! Autant vous dire que le retour dans les navettes de bus ce soir-là s’apparentait aux écuries d’Augias en version mobile. Ne manque que l’odorama à ce reportage!
-Emilie BABE
Crédit photos: Benoît GILBERT
Merci à toute l’équipe du Festival et à l’année prochaine!