Troisième virée en une semaine du côté de la rue du Hohwald pour assister à la performance d’Arnaud Rebotini. Certains diront que cela fait beaucoup, qu’ils regardent un instant dans le rétroviseur les neuf derniers mois…
Bien loin de la formule présentée lors de son passage en 2019 aux Eurockéennes, Arnaud Rebotini se produit dans une configuration minimaliste ce dimanche soir à La Laiterie. Seul en scène, entouré de ses machines, de deux retours en seconde ligne et d’un microphone, l’homme est simplement éclairé par des spots à dominante bleue qui percutent sa veste claire et sa crinière gominée.
Au bout de quelques minutes, portés par les rythmes prononcés et outrageusement dansants, les premiers à braver le protocole se lèvent de leur chaise et se déhanchent dans les gradins, suivis quelques instants plus tard par les autres et finalement une bonne partie de ceux installés dans la fosse. Jetant sa veste et puis régulièrement un yeux sur son auditoire, le Nancéien esquisse un sourire. Profitant d’une pause entre deux morceaux, il trinque avec son public tout en lui rappelant non sans une pointe d’ironie les règles en vigueur. La Laiterie sourit sous son masque.
Les morceaux joués ce soir, parfois jalonnés de quelques voix posées ou scandées, amènent clairement un souffle de liberté, véritable moment en suspension, comme si la salle strasbourgeoise regagnait enfin ses droits et son caractère festif. Le 30 juin est encore loin!
Largement salué à l’issue de son dernier tour de piste, Arnaud Rebotini revient pour la plus grande joie des fêtards et conclut cette soirée poussée jusque dans ses retranchements horaires avec une version dense de Minimize contact between people, un titre au combien d’actualité. A l’issue de cette soirée, on peine à croire que les fans qui ont pris leur billet pour le concert des Tagada Jones le 25 juin résistent à l’appel du pogo…
-Mots et crédit photos : Benoît GILBERT
Merci à toute l’équipe de La Laiterie pour son accueil et sa résilience!