Après d’innombrables reports et moultes péripéties, le second album de Kaleo a tout de même vu le jour, ehoui Désiré s’est fait attendre!
Kaleo, c’est un groupe blues/rock venu d’Islande mais qui n’a rien à envier aux américains. Quatuor à la base, Kaleo s’est enrichi d’un cinquième élément nommé Orleifur Gaukur Davisson depuis l’an dernier (il joue de l’harmonica, du clavier et également du xylophone). Le leader, lui, est toujours le même en la personne de JJ Julius Son. Sa voix est reconnaissable entre mille, éraillée et rocailleuse, digne des plus grands bluesmen dont la terre dispose en son sein.
Kaleo s’est fait connaître en 2016 avec un premier album qui avait pour titre A/B, lequel s’est vendu à 1,5 millions d’exemplaires dans le monde avec, en tête d’affiche, le single We Way Down sur lequel JJ Julius Sound affirmait déjà son énorme potentiel et une sacrée personnalité.
Sur cet album, les islandais nous offraient ce mélange de compos blues/rock et folk, deux styles qui deviendront l’ADN de ce groupe par la force des choses.
Durant quatre ans, plus rien, jusqu’à la parution d’une floppée de singles tout au long de l’année 2020. Il y eut le blues/rock de Break My Baby, le rock tonitruant avec un soupçon de blues d’Alter Ego, la folk distillée par le somptueux Backbone ainsi que par I Want More où de petits sifflements s’invitent au début puis, tout dernièrement, le superbe Skinny qui est une ballade aux accents blues criards. (Le clip de Skinny, tourné en Islande, met en exergue les fabuleux paysages de cette contrée nordique lointaine).
Ces singles successifs, bien évidemment, devaient déboucher sur un album dont on se demandait, à cause de ces multiples reports, si l’on en verrait un jour la couleur! Eh bien tout arrive, Surface Sounds (c’est son titre) est là!
Sur ce second album, on ne change pas une formule qui gagne et qui a fait le succès des islandais en 2016. Au menu de Surface Sounds, toujours ce savant dosage de morceaux blues/rock et de ballades folk. C’est ce qui nous fait dire que ce LP de 11 morceaux est loin d’être ennuyeux, que Kaleo ne s’enferme pas dans un style permanent. La sortie des divers singles donnait déjà un aperçu de ce que serait cet album. Alter Ego et Backbone se sont suivis sans aucunement se ressembler: l’un rock dynamique et trépidant (Alter Ego) et l’autre une jolie ballade folk émouvante sur laquelle, on peut le penser, est mise en chanson une terrible détresse causée par quelques déboires. Backbone est, au même titre qu’Alter Ego, le morceau phare de Surface Sound.
Emotion encore et toujours avec le génial Brother Run Fast sur lequel l’album débute. Le rythme est planant mais la guitare et la voix de JJ Julius Son sont déjà bien chaudes pour une compo d’ouverture, ce que viennent confirmer Break My Baby ainsi que le flamboyant et sulfureux Alter Ego où JJ pousse de véritables cris d’orfraie dont lui seul a le secret.
Free The Slave et Skinny calment légèrement le jeu, en apparence tout du moins car le chant de JJ Julius Son demeure toujours aussi puissant et volubile, celui-ci déversant les paroles telle la pluie de cendres émanant d’un volcan islandais en éruption.
Les ballades folk, il suffisait de le demander, les voilà: de fantastiques compos en duo guitare acoustique/voix. My Fair Lady, I Want More, Backbone et I Walk On Water qui compte également au nombre de ces magnifiques morceaux.
Into My Mother’s Arms, interprété au piano, est le morceau épilogue de Surface Sounds, achevant les débâts en légèreté.
Il aura fallu (on ne le dira jamais assez) attendre des mois pour écouter ce second album de Kaleo mais il n’en résulte aucune déception, bien au contraire les islandais nous ont fait plaisir en ne déviant pas de leur route. Pourquoi changer de cap quand tout vous réussit, que le succès est au rendez-vous! JJ Julius Son et ses acolytes l’ont aisément compris en gardant ce blues/rock et cette folk qui vont bien et ont fait leur renommée avec A/B.
Aux rangs des grands albums de 2021, il faut désormais y ajouter Surface Sounds de Kaleo. Néanmoins, il est à souhaiter que l’attente du prochain opus ne soit pas aussi longue mais ça c’est une autre histoire, ne mettons pas la charrue avant les boeufs et ne brûlons pas les étapes! Délectons-nous de ce superbe Surface Sounds, tant par la qualité que par la quantité. Apprécions comme il se doit ces compos blues/rock énergiques et ces formidables joyaux folk, le tout offert par nos islandais de talent.
Avec Surface Sounds, let the music play, let’s go!
-Jean-Christophe Tannieres