Les bonnes trouvailles ne manquent pas en ce début d’année, nous allons une fois de plus vous le prouver! Celle-ci nous vient de Boston, ville dans laquelle quatre bons zigues se sont rencontrés, un beau jour de 2015, sur les bancs du Berklee College Of Music. Ce quatuor se nomme Dead Poet Society et se constitue de Jack Underkofler (chant, guitare), de Jack Collins (seconde guitare), de Will Goodroad (batterie) ainsi que de Dylan Brenner (basse).
Tous quatre se sont rapidement mis au boulot pour créer des compos mais le succès s’est fait attendre. C’est grâce à Badflower que les choses se sont décantées de la plus belle des façons pour Dead Poet Society. En effet, l’an dernier, le quatuor a assuré la première partie de la tournée d’automne de ce groupe. Depuis, c’est la consécration à tous niveaux, par exemple sur Youtube où Dead Poet Society compte jusqu’à 500000 vues tous clips confondus.
Au moment où le succès est arrivé, le single SWVRM tournait timidement sur les platines et plateformes d’écoute en streaming. On connaît la suite, Badflower étant à l’origine de ce fabuleux conte de fée.
Sur le plan musical, Dead Poet Society distille un rock bien énervé et puissant, tout à fait comparable à des formations telles que Royal Blood, Nothing But Thieves à leurs débuts et peut-être aussi un peu de Muse mais si peu.
Déjà charismatique, la voix de Jack Underkofler marque par de véritables montées dans les aigus, disons même de fulgurantes envolées. Organe vocale orchestrée par de rugissants riffs de guitares mitonnés par Jack Collins et Jack Underkofler lui-même, sans oublier les excellents beats de batterie de Will Goodroad et les lignes de basse façonnées par Dylan Brenner.
Cette brusque montée en flèche de la consécration a débouché, pour Dead Poet Society, sur la parution d’un LP baptisé The Exclamation Album. Celui-ci comprend 16 pistes dont quatre sont à oublier bien vite, étant trois monologues (dont Ju et Gopi) ainsi que d’un court instrumental intitulé Future Of War. C’est précisément ce morceau qui ouvre officiellement l’album avant que Jack Underkofler, déjà guitariste, ne prenne sa fonction supplémentaire de chanteur.
Bury Me Whole donne un premier aperçu de cette voix hors du commun, quasiment à nulle autre pareille. D’emblée, on note de frappantes similitudes avec Royal Blood, tant dans la voix de Jack Underkofler que dans les énormes riffs de guitares. Ressemblances que Get Away For The Week-end, Salt ou encore Love Me Like You Do ne sauraient démentir. Love Me Like You Do est encore plus proche de Royal Blood que les autres par son introduction toute en grondants riffs de guitare, des riffs dont seul Royal Blood avait jusqu’alors le secret.
Le rythme des morceaux n’est guère stimulant, la plupart étant joués de façon planante, presque en ballades. Intoodeep se trouve pourtant parmi les exceptions, très remuant et rentre-dedans. La puissance vocale de Jack fait penser, sur ce morceau, au groupe nantais Ko Ko Mo pas avare en montées aiguës. Une référence parmi tant d’autres, pour ne pas citer Nothing But Thieves. Justement, Coda et Been Here Before auraient tout à fait pu être interprétés par le combo de Conor Mason tant Jack Underkofler adopte des intonations similaires à celles du chanteur des Nothing, plus criantes encore sur Been Here Before. Oreilles sensibles aux voix suraigues, passez votre chemin car Jack Underkofler ne sera pas pour vous plaire!
Parmi les géniales compos figurant sur cet album de Dead Poet Society, impossible de passer sous silence Georgia (chanson d’amour par excellence, dédiée certainement à une dénommée Georgia), I Never Loved Myself Like I Loved You (une véritable torture pour les animateurs radio qui annoncent ce titre sur les ondes mais quelle superbe ballade) ainsi que Haunted, conclusion toute en douceur de ce LP. Point de gros riffs de guitare ni de batterie, seule Jack Underkofler règne en maître sur Haunted.
À l’écoute de cette dernière compo comme d’I Never Loved Myself Like I Loved You, on est tout de suite pris aux tripes et on frissonne démotion, laissant même échapper quelques larmes. Génial, on en redemande!
L’addage dit « mieux vaut tard que jamais », cela n’a jamais été aussi valable que pour Dead Poet Society. Cet incroyable quatuor, bande de potes cirant les bancs du Berklee College Of Music de Boston, s’est accroché à ses rêves de célébrité et y a cru jusqu’au bout. Résultat des courses: la matérialisation de ce splendide album qu’est The Exclamation Album! Dead Poet Society, avec un tel opus, peut s’autoriser à voir plus loin que le bout de son nez, à savoir une renommée dépassant le cadre des Etats-Unis. Ces quatre petits gars ne connaissent pas de limites à leurs ambitions, sauf coup du sort malencontreux il vont s’atteler à nous le prouver, on peut leur faire confiance!
-Jean-Christophe Tannieres