Ce garçon est inconnu dans notre bel hexagone bien qu’il en soit déjà à son cinquième album. Typhoon est un songwriter originaire de Portland et dispose de tous les atouts pour s’affirmer dans la musique. Son nouvel album est baptisé Sympathetic magic, comprenant 12 morceaux d’une durée totale de 39 minutes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les mordus de bon gros rock seront bien déçus car ce jeune américain a décidé de davantage contenter les amateurs de musique soft et planante. Guitare sèche et cuivres figurent au menu de ce sympa et non moins somptueux Sympathetic magic,les diverses influences de Typhoon s’étalant de Calexico musicalement à John Butler en passant par Conor Oberts de Bright eyes pour la partie vocale. On l’a dit, Sympathetic magic ne renferme aucun morceau entraînant qui nous fera nous trémousser sur le dance floor mais qui, à part les rockeurs purs et durs, songerait à s’en offusquer ? Certainement pas les fans de John Butler, voire de Mumford & Sons qui ne seront pas le moins du monde dépaysés et y trouveront leur bonheur. C’est Sine qua nonentity, magnifique ballade, qui ouvre ce LP tout en légèreté avant de faire place à Empire builder où le rythme évolue mais d’un iota seulement. Compo plus orchestrée, Empire builder se révèle parfaitement taillée pour les passages radios. Les cuivres nous rendent quelque peu nostalgiques de Calexico au bon souvenir duquel on ne manquera pas de se rappeler. Sur ce fabuleux opus, les pépites sont légion. Parmi celles-ci, on peut notamment citer Motion & thought où des chœurs aigus s’invitent pour prêter main-forte à Typhoon, Evil vibes débutant à la guitare avant que les cuivres n’entrent en scène et donnent à ce morceau son lot d’émotions. La voix de l’américain n’est pas non plus en reste quand il s’agit de faire ressortir sur Evil vibes ce côté émouvant. On évoquait Bright eyes, Time time fait d’emblée penser à Persona non grata tant la rythmique lancinante ressemble à celle de ce génial morceau, sans parler de la voix de Typhoon. We’re in it, à l’instar d’Empire builder ou même de Masochist ball, est à mi chemin entre ballade et morceau cadencé, démentant un éventuel manque de dynamisme dont les perpétuels insatisfaits auraient pu se gausser mal à propos. Retour pourtant aux magnifiques ballades avec And so what if you were right, Room within room faisant toutes deux la part belle à la guitare acoustique quand son absence se remarque et saute immédiatement aux oreilles sur le très electro Welcome to the endgame qui, avec Santos, sont les compos les plus courtes de l’album. Bien qu’ayant déjà de la bouteille avec cinq albums à son actif, Typhoon n’en demeure pas moins méconnu sur la scène folk/rock. Dommage car il mériterait d’être davantage boosté par les radios et autres professionnels de la musique. Ce jeune songwriter de Portland n’a strictement rien à envier à ses aînés musicaux que sont John Butler, Calexico et dans une moindre mesure Marcus Mumford. Nul doute qu’avec Sympathetic magic, Typhoon devrait se placer parmi les révélations folk de ce début d’année. En tous cas, c’est tout le mal qu’on lui souhaite !
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