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Tapeworms, Funtastic.

Partons à la découverte d’un groupe français à la pointe des nouvelles technologies. Les lillois de Tapeworms sont un trio que composent Théo et Eliott (deux frères) ainsi que Margot, la pilière du groupe puisqu’elle s’investit dans l’élaboration des compos et chante sur bon nombre d’entre elles.
En 2015, les débuts de Tapeworms sont placés sous le signe d’un style shoegaze où n’avaient voix au chapitre que batterie, guitare et chant bien évidemment. Deux EPS ont été enregistrés   dans cette veine shoegaze dont Everything will fine en 2018. Très vite cependant, le trio lillois va éprouver le besoin d’évoluer musicalement tout en maintenant un soupçon de ses anciennes inspirations rock. Plusieurs éléments catalyseurs interviennent : passion grandissante pour les jeux vidéos, culte au hip hop voué par Eliott ou encore apprentissage du japonais par Margot. C’est ainsi que les synthétiseurs et autres samples vont faire leurs apparitions dans la musique de Tapeworms, éclipsant quelque peu la guitare.

Funtastic, premier LP de dix morceaux, a débarqué de nulle part comme un jouet de Noël que l’on attendait plus.
Le thème général de Funtastic est la fin de l’insouciance expliquée, selon le trio, par la perte d’un être cher ou l’obligation de devoir prendre des dispositions pour aider un proche. Et Margot de renchérir : « nous étions partis pour faire un album résolument optimiste mais les événements douloureux que l’on sait sont passés par là et du fait ont donné à Funtastic un aspect plus tourmenté qu’on ne l’aurait voulu. » En effet, la majeure partie des compos de cet opus se révèlent sombres et inquiétantes, écrites dans l’air du temps peu propices, on s’en doute, aux états d’esprits sereins et enjoués. Deux compos sont particulièrement évocatrices de ce pessimisme traduit par une difficulté d’écrire avec des idées coulant de source : Concern dog raconte l’histoire d’un chien témoin de la détresse de son maître et Palm reading que Margot avoue avoir mis plusieurs mois à composer.
Celle-ci ajoutera d’ailleurs : « on aurait pu dix fois abandonner certaines compos comme Concern dog mais elle était l’une de nos premières et il se passait vraiment un truc spécial. »

Pour cet album les nordistes ont concédé avoir été influencés par Sweet trip, louant leur liberté de composition. Malgré ce virage électronique, Tapeworms ne renie aucunement le côté rock de ces débuts comme par exemple sur Crush your love    où le chant est uniquement masculin (repos bien mérité pour Margot), le single Safety crash décapant et entraînant et même Alterna tanding, voire Dog concern qui pourtant débute de façon planante et tout en boucles synthétiques, sans oublier Next time (maybe). Cinq morceaux donnant libre cours aux batterie et guitare avec une légère touche électro. Le bouleversement est néanmoins visible avec Palm reading,, le très court instru Smiling through is all ou encore Soba au sujet de laquelle Margot déclare : « en composant Soba, j’apprenais le japonais et écoutais Takako Minekawa, c’est ce qui a fait que des paroles  ont pu être incorporer à la musique. » Soba aurait très bien pu être un autre instru.
Dans cet ambiance onirique et lancinante, il convient également de citer Round & round qui s’avère être du même acabit que Soba, à savoir importance accordée aux synthés et timides apparitions de guitares.
Sur Funtastic, les lillois ont souhaité réenregistrer d’anciennes compos figurant déjà à leur répertoire telles que Tapeworms et Dog concern. Un pari certes osé qui en déroutera plus d’un mais pas insensé, notre trio admettant vouloir suivre les courants musicaux en constante évolution.

Qui mieux que Tapeworms, sur la scène française en tous cas, sait faire cohabiter au sein d’un même LP électro et rock, on peut se le demander. Avec Funtastic, force est de reconnaître que les lillois réalisent un sacré coup de génie, culoté tout de même pour une formation de seulement quelques années de bouteille.
Aller dans tous les sens et vers tous les styles, c’est tout Tapeworms et Funtastic ! Tapeworms : un trio lillois qui vaut réellement le détour et n’aura de cesse d’encore nous étonner, on en reparlera c’est certain !

Jean-Christophe Tannieres

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