Quelle joie et quel bonheur de retrouver Animali ! Notre duo lyonnais préféré revient, cinq ans après son second EP This plane is going down, are we gonna die. Cette fois-ci, le combo formé de Julien Jussey et Benjamin Richardier nous offre un véritable album qui a pour titre Mary D. Kay, paru sur le label Mikrokosm & Archipel qui n’est autre que le QG de producteur de Julien Jussey.
Cet opus n’est constitué que de huit compos mais la qualité est toujours au rendez-vous, le tandem lionnais n’a absolument rien perdude l’inspiration qui était la sienne lors des deux premiers EP. Sur ce Mary D. Kay, les influences pink floydiennes se sont quelque peu évanouies bien que la touche psychédélique demeure intacte, surtout matérialisée par d’interminables boucles synthétiques. Malgré les maux et difficultés de la société actuelle abordés, Mary D. Kay se veut un album optimiste, Julien et Benjamin s’attelant à nous marteler que le monde de demain sera meilleur, que tous nos vœux se réaliseront si l’on veut bien se donner la peine d’y croire. Les premiers morceaux de ce nouvel effort se révèlent très proches de compositions telles que The alchimiste ou encore le longue durée Who qui fut extrait, pour mémoire, de l’EP This plane is going down, are you gonna die. Les deux singles sortis voilà quelques mois, en l’occurrence Genetic bomb et Goodbye Sunday aerobics, nous invitent au voyage sur fond de musique psychédélique made in Tame impala ou même The flaming lips. Abondance de claviers qui ne nuisent aucunement, voix double et spacieuse, tout nous rappelle Animali cru 2014/2015. Genetic bomb ainsi que Goodbye Sunday aerobics sont engageants et présentent tous les critères de futurs tubes en puissance. Signalons que le clip de Goodbye Sunday aerobics a été réalisé par Ramataupia. Sur Mary D. Kay, les somptueuses ballades se taillent la part du lion. The acrobats, Survival of the filthiest ou encore Able archer dont le clip fut conçu par Simon François et le studio Frédéric Tacer. Ces trois compos font apparaître un aspect différent d’Animali, moins rock et plus feutré. The pack, comprenant plusieurs plages instrumentales est, avec Genetic bomb, l’un des morceaux longue durée de cet album. On n’y retrouve pas tout à fait l’intensité et l’émotion procurées par Who, pépite musicale fleuve également, mais la patte Jussey/Richardier fait néanmoins toujours merveille. On compare Mary D. Kay à un ensemble de petites histoires (des nouvelles) qui nous sont racontées, sorties fraîches émoulues de la plume de Benjamin Richardier. Connie & Blyde, composée de deux parties bien distinctes, relate une cavale dont l’issue s’est avérée tragique. La seconde partie, plus lugubre que la première coïncide, tout du moins peut-on le supposer, avec cette fin fatale de l’histoire : la mort d’une, voire de ces deux personnes que sont Connie et Blyde. Le rythme est lent, les claviers peu inspirés et jouant leur partition sans réelle conviction, ambiance funeste purement et simplement mise en musique.
Après cinq ans de pause musicale, les lyonnais d’Animali allaient-ils confirmer ? On était bien en droit de se le demander. Eh bien, force est de constater que oui ! Mary D. Kay est un disque réussi, Julien Jussey et Benjamin Richardier ayant une fois de plus répondu positivement à nos attentes. Who et The alchimiste ne sont plus les seules compos phares d’Animali, devant désormais cohabiter avec Genetic bomb et Goodbye Sunday aerobics.
En dépit de compos où rock et riffs de guitare sont absents, Animali ne déçoit pas. Les lyonnais cherchent sans cesse à se renouveler, perpétuellement à l’affût d’idées novatrices car, comme le reconnaissent bien volontiers la plupart des groupes, on s’ennuie à faire toujours les mêmes choses. Si l’on cherchait l’album de l’été on l’a trouvé, c’est Mary D. Kay d’Animali !
Note de 9 sur 10.
Jean-Christophe Tannieres