Happyness nous revient avec son troisième album baptisé Floatr.
Le duo londonien constitué de Jon Ee Allan (chant, basse, guitare) et d’Ash Kenazi (batterie) alterne sur ce nouvel effort entre positif et négatif, véritables compos d’anthologie et morceaux communs ne déchaînant pas l’enthousiasme des foules.
Happyness a dû faire face au départ de son membre fondateur Benji Compston, laissant Jon et Ash livrés à eux-mêmes pour l’enregistrement de Floatr.
Cet opus pourrait très bien s’apparenter à un besides & rarities d’Elliott Smitt, tant les voix du défunt songwriter américain et de Jon Ee Allan se ressemblent comme deux gouttes d’eau : même timbre suave, mêmes effets de voix doublées.
Floatr comporte onze morceaux, tout du moins dix véritables si l’on exclut I kiss the smile on your face qui fait tache, sans intérêt aucun.
Title track et Anvil bitch sont deux superbes ballades, les deux compos les plus marquantes de Floatr, nous gratifiant d’une musique rock soft et ponctuée d’envolées aériennes. Les londoniens prouvent qu’ils sont à l’aise dans les compos longues durées, que la ballade onirique et planante est leur domaine de prédilection. Anvil bitch fait à lui seul six minutes trente.
What isn’t nurture et Undone, bien que moins intenses, comptent également parmi les morceaux de choix constituant ce LP. Quelques sonorités rock électriques se font entendre ici et là mais on ne se tapera pas la tête contre les murs.
Vegetable, Milk float ou encore Bothsidesing s’avèrent carrément décevant, pauvres en émotions. En outre, on sent plus que jamais planer au-dessus de nos têtes l’ombre d’Elliott Smith, un reflet renvoyé par le miroir en pâle copie de ce merveilleux songwriter bien trop tôt disparu.
Pourtant, sur Floatr tout n’est pas à jeter. Il y a le dansant et entraînant Ouch (yup) qui apporte à l’album une atmosphère de gaieté ainsi que les ballades When I’m far away (from you) et Seeing eye dog qui ont, on peut le supposer, l’insigne tâche de sauver l’honneur de ce Floatr et force est de reconnaître qu’elles y sont parvenues.
Ni très bon ni très mauvais, Floatr sera toujours sujet à de houleux débats entre détracteurs et afficionados mais il n’en demeure pas moins que ce disque s’écoute et s’apprécie à sa juste valeur. Cher Elliott, on t’a enfin trouvé des disciples !
Note de 6 sur 10.
Jean-Christophe Tannieres