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JAK’S, Act 1

Avec une pochette dessinée aux couleurs vives et au clin d’œil shakespearien, JAK’S s’avance vers nous et lance son premier manifeste, sobrement intitulé Act 1. Etre ou ne pas être jeune ? telle est la question de ce 5-titres plutôt bien pensé par ces trois Grenoblois. 

 

Groupe né en 2014, JAK’S (sans C précisons-le !) s’est frotté à la scène dès l’année suivante aux côtés de nombreuses formations affutées (Hoboken Division, Kaviar Special, Death Valley Girls, Pogo Car Crash Control), ou de routiers tels que The Pretty Things ou les Wampas. Revendiquant des influences plutôt enlevées (The Hives, The Libertines entre autres), ils ont su les digérer afin de les distiller savamment au cœur de leurs compositions, à l’instar de Yoggy, titre datant de 2018.

(Jak’s, Yoggy, 2018)

 

Au cours de l’été 2019, le trio s’enferme dans le Silver Blade Records à Valence afin d’enregistrer. De cette période sont nés 5 titres regroupés dans ce premier EP. S’il constitue le véritable acte fondateur discographique de JAK’S, Act 1 est bel et bien une première pierre fort prometteuse.

 

Voilà un album qui a su rendre le confinement tout sauf monotone ! Espiègle, tonique, tels sont les deux mamelles de ce mini-disque. Another love est une entame robuste comme une rouste qui défrise. Débordant d’énergie à l’état pur, ce titre fait la synthèse entre puissance juvénile extraite d’une pop aux relents de garage, notamment au travers d’une batterie qui fonce à bride abattue et sonorités plus légères, de glockenspiel et de chœurs enfantins. En 2 minutes 33 secondes, les gars du Dauphiné ont libéré les chevaux ! Et la course ne s’arrête pas là, Let me go away prend avec aisance le relais pour un second tour décoiffant ! Une pop gorgée de soleil, de liberté, de Libertines même ! Un hymne à la jeunesse, insouciante dans lequel des claviers lancinants tapissent l’arrière-plan sonore. Un titre gratifié d’un clip en parfaite adéquation…

 

Zéro prise de tête avec JAK’S ? Attention, le power trio a plusieurs facettes et son jeu est loin d’être uniforme au risque de paraître foncièrement jeunot et sans nuances. Passé ces deux plages idéales pour faire son kilomètre réglementaire durant ce printemps étrange, My head rebat les cartes. Premièrement, le titre est bien plus long, presque 7 minutes, SVP ! Deuxièmement, il tranche de façon singulière par sa lenteur, son caractère bien plus posé, sis sur des effets pléthoriques de type flanger, reverse qui déposent une couche cotonneuse jusqu’à l’entrée de la section rythmique; un morceau dans la vénéneuse veine de la bande à Carl Barât et Pete Doherty. Lady cocaïne se poursuit dans une ambiance aérienne, portée par des guitares arpégées, cristallines, … oui mais la formation s’emballe à nouveau aux environs d’une minute 15 secondes. Clavier massif, cris à foison viennent au contact d’un rythme qu’ils n’hésitent pas à chahuter. JAK’S maîtrise bien son sujet, qu’il s’agisse de rock garage ou de popmusic aux notes dont l’exotisme lorgne du côté d’Albion. En fait, Deaf Rock aurait pu leur tendre les bras : aux côtés de Colt Silvers ou Birdy Hunt et son seul mais excellent album Shoplift, ils ne détoneraient pas !

(Jak’s, Let me go away, 2020)

Et quoi de mieux qu’une conclusion punchy à la croisée des genres et des décennies ? This morning est la réponse afin d’accrocher son auditeur jusqu’à la dernière note. C’est ici que l’on perçoit le mieux Together Pangea dans Act 1, voire Beach Baby et cette sorte de nostalgie à l’endroit des années 80, comme dans No mind, no money (2016)

 

Si le confinement total du pays a temporairement stoppé dans son élan cette formation au potentiel avéré, on espère que la seconde moitié de 2020 verra le retour des concerts, notamment en clubs, et que JAK’S effectuera un crochet par chez vous afin de vous asséner leurs titres percutants ! Et puis pourquoi pas un second EP du même tonneau? Désormais, on attend en musique. Direction Bandcamp et les autres plateformes…

Pour écouter Act 1: https://jaks.bandcamp.com

 

-Benoît GILBERT

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