Jake Smith, plus connu sous le pseudonyme de The white buffalo, refait parler de lui avec son huitième et nouvel album intitulé On the widow’s walk. Il succède notamment à Once upon a time (2011), Shadows greys & evil ways (2013), Love & death of damnation (2016) ou encore à Darkest darks, lightest lights (2017).
Le style musical du bison blanc de l’Oregon est un mélange de rock, de blues et de country. Certains n’hésitent pas à comparer bien volontiers The white buffalo à Johnny Cash, Bob Dylan, voire Springsteen, tant l’américain a peu de choses à envier à ses trois illustres aînés.
Les compos de The white buffalo ont également servi de bandes originales pour des séries télévisées telles que Californication, The punisher ou encore Sons of anarchy.
On the widow’s walk, nouvel effort de The white buffalo, a été produit
par le chanteur de country Shooter Jennings. Il a suffi de quelques
rencontres et de discussions à bâtons rompus entre Jake et Shooter pour que le courant passe et que la greffe prenne, comment pouvait-il en être autrement quand une même passion vous réunit, à savoir la country.
Les onze chansons de l’album ont été écrites en quelques semaines, inspirées par divers thèmes : la vie au jour le jour, l’évolution à petits pas de la technologie, l’eau, la nature et surtout ces femmes qui marchaient de long en large, sur les balcons jouxtant leurs maisons de la côte Est en attendant, parfois en vain, leurs époux partis braver le danger en mer.
On the widow’s walk est l’album des grands espaces et des multiples histoires contées par cet homme de l’Oregon à la voix grave, chaude et quelquefois puissante.
Tout au long de ces onze compos, The white buffalo nous propose un road trip qui nous mènerait, peut-on supposer, de Los Angeles et son boulevard La Brea à Nashville (Tennessee), théâtre de l’Amérique profonde car On the widow’s walk peut être considéré comme une carte postale de ce vaste continent et de ses grands espaces.
Pour ce qui est du chapitre musical, ce nouveau LP nous promène entre superbes ballades et morceaux plus musclés, une alternance entre ombre et lumière mise en musique par le seul truchement des émotions ressenties par Jake. L’optimisme de Problem solution et No history contraste avec l’inquiétude et le questionnement engendrés par Sycamore, Come on shorty ou encore Cursive, cette compo dénonçant les lenteurs de la technologie tandisque Problem solution nous enseigne que tout se règlera tôt ou tard, qu’à chaque jour suffit sa peine.
La voix de cet américain profond (rappelant parfois celle d’un certain Eddie Vedder) peut être tantôt tonitruante façon Springsteen ou Dylan (No history, Faster than fire), tantôt caressante et vibrante d’émotion comme le fut celle de Johnny Cash (Sycamore, Come on shorty et surtout Widow’s walk qui aborde le thème de ces épouses attendant désespérément le retour de leurs maris.
The white buffalo est pur rockeur sur Faster than fire, No history ou même The rapture, single extrait de cet album, comme il peut se muer en parfait bluesman en interprétant Cursive, Sycamore et On the widow’s walk.
Rien de nouveau chez The white buffalo mais qui s’en plaindra, sinon les éternels mécontents A chaque album du bison blanc son melting pot de compos lentes et entraînantes.
Vous avez besoin de nature, de grands espaces, c’est le moment opportun pour jeter votre dévolu sur On the widow’s walk. En outre, mieux que personne, The white buffalo saura vous charmer en vous contant de sa voix chaude et envoûtante de fabuleuses histoires d’eau et d’amour. On the widow’s walk une fois en marche, votre serviteur Jake s’occupe de tout, suivez le guide !
Note de 9 sur 10.
Jean-Christophe Tannieres