Fils de Bill Byford de Saxon, Seb Byford n’a pas suivi les traces de son père, sa musique n’étant en rien hard-rock. Avec Naked Six, il nous offre un très savoureux cocktail de pop, de punk et de grunge. « Lost Art of Conversation », premier album du groupe se révèle comme une vraie réussite. Une discussion avec Seb s’imposait.
- « Ton père Bill Byford était dans Saxon. C’est parce que tu as grandi avec trop de hard-rock dans la tête que tu joues aujourd’hui dans un style musical si différent ? »
« C’est possible. Ce qui est sûr c’est que je voulais faire mes trucs à moi. J’ai toujours eu envie d’être dans un groupe de rock et ce depuis mon plus jeune âge. Je pensais déjà à cela lorsque j’avais huit, neuf ans. A l’époque, je jouais de la batterie. On habitait en France et je faisais un groupe de reprises avec ma sœur. On jouait du Nirvana, du Green Day. Je ne me suis mis à la guitare que plus tard. Après, même si j’avais envie de faire ma musique à moi, cela ne m’a pas gêné de grandir au son d’AC/DC. Et cela ne m’empêche pas de jammer régulièrement avec mon père. »
- « Votre album sonne entre pop, grunge et punk. Ce sont tes influences principales ? »
« Avec cet album, on a essayé de trouver notre voie. Il y a plein d’influences différentes chez Naked Six. Pour le côté le plus pop nous aimons beaucoup les Libertines ou les Artic Monkeys. Nous ne sommes pas un groupe pop mais cependant nous avons clairement des influences pop. »
- « Et pour le côté le plus rock de votre musique il y a un côté Queens of the Stone Age et grunge. »
« Nous aimons tous dans le groupe Queens of the Stone Age. Mais nous aimons plein de choses. Cela va de Brian Jonestown Massacre à Leonard Cohen en passant par Chet Baker. C’est large. Après pour le son c’est vrai que nous voulions un truc grungy. »
- « Je trouve qu’il y a aussi parfois un côté glam dans votre musique. »
« C’est tout à fait possible. Nous aimons beaucoup Bowie, Bolan. »
- « Vous avez pris Thomas Mitchener à la production. Pourquoi ce producteur ? »
« Parce que l’on aimait le travail qu’il avait fait avec Franck Carter and the Rattlesnakes. On avait fait une liste de producteurs avec lesquels nous avions envie de bosser et il était dedans. C’est un mec génial et très fun. On a enregistré l’album dans son studio. On l’a fait en deux, trois semaines. »
- « Tu as rencontré les autres membres du groupe lorsque vous étiez encore à l’école ? »
« J’ai rencontré le batteur à l’école lorsque nous avions treize, quatorze ans. On écoutait les Beatles et on s’est mis à la musique très vite. Mais ce n’est que lorsque Callum, le bassiste nous a rejoint que l’on a commencé à penser les choses de manière pro. »
- « Le titre qui conclut l’album, « Outside Looking in » est un peu différent du reste du disque. Il a un côté Pink Floyd. »
« C’est le dernier morceau que l’on a composé pour le disque. C’est peut être la chanson dont on est le plus fier. A l’avenir je pense que l’on va approfondir les choses dans ce style, avec des titres mid-tempo. Ce morceau signifie beaucoup pour nous et l’on veut travailler encore davantage dans cette direction. »
- « Qui a réalisé le clip de ce morceau ? »
« Ma sœur. Elle a réalisé toutes nos vidéos. Elle est douée et je trouvais que c’était plus simple que ce soit quelqu’un de la famille qui le réalise plutôt que de perdre du temps à chercher un réa. Le mec que tu vois surfer dans le clip c’est moi. J’adore aller surfer à Biarritz. Malheureusement avec le Covid-19 je ne peux pas m’y rendre. On a réalisé ce clip dans la mer du Nord. L’eau était à six degrés. C’était un peu hard. »
- « Comment avez-vous atterri chez Silver Linning qui est un label quasi essentiellement metal ? »
« Mon père est sur ce label. Les gens du label sont venus nous voir en concert et ont accroché sur notre groupe. Ils nous ont proposé un contrat avec un enregistrement en studio. On a un peu hésité d’une part parce que cela fait bizarre d’être sur le même label que son père et d’autre part parce que comme tu le dis c’est un label metal mais les conditions étaient bonnes alors nous n’avons pas hésité. C’est bien d’ailleurs que l’on ait signé chez eux parce que cela va sans doute faire venir d’autres groupes non metal par la suite. »
- « Votre album est sorti en Angleterre juste avant le confinement lié au Covid-19. J’imagine que ce doit être un peu dur pour la visibilité ? »
« C’est clair. C’est vrai que cela ne tombe pas au bon moment. On a pu donner quelques concerts juste avant le confinement et la sortie de l’album. Maintenant on doit s’adapter. On profite de ce temps pour composer. Ce qui est positif c’est que les critiques de l’album ont été très bonnes. Cela nous fait vraiment plaisir.»
- « Les paroles du disque sur l’amour, la compassion, l’empathie entrent en résonance avec la crise sanitaire actuelle. »
« C’est vrai. Il est important de s’ouvrir les uns aux autres surtout en ces temps difficiles. Il convient d’être solidaires. Si à travers notre musique et nos lyrics, nous donnons une voie aux jeunes, tant mieux. »
- « Il est évidemment difficile à l’heure actuelle de savoir ce qu’il en sera des tournées mais vous avez des trucs prévus ? »
« On ne sait pas encore. On va jouer chez nous à Manchester. On a envie de venir jouer en Europe lorsque cela sera possible. C’est dans les tuyaux. »
Propos recueillis par Pierre-Arnaud Jonard