Deux ans après son premier album Quit the curse, Anna Burch donne de nouveau signe de vie. La jeune songwriteuse de Detroit vient de sortir If you’re dreaming, son nouvel effort.
Qui ne se souvient pas de Tea soaked letter, morceau au succès retentissant extrait de Quit the curse ? On n’a pas oublié, ça non !
Raison suffisante pour attendre l’éventuelle confirmation du merveilleux potentiel d’Anna Les 12 morceaux d’If you’re dreaming nous éloignent de l’actualité, des événements troublants vécus ces dernières années dans le monde. A l’écoute de ce LP nous sommes attirés, tels des aimants, vers la nostalgie des 90’s.
Ce second opus d’Anna Burch est entièrement consacré aux compositions soporifiques et apathiques, les amateurs de rock rentre-dedans devront passer leur chemin : If you’re dreaming n’est vraiment pas taillé pour eux.
La guitare est présente quasiment en permanence et accompagne comme il se doit la voix enjôleuse et veloutée d’Anna.
Rien qu’avec Jacket et Ask me to, on sera tenté de piquer un bon roupillon tant la cadence est lente Party s over, seul morceau mouvementé de cet album, réveillera quelque peu nos esprits engourdis pour mieux les replonger dans une infinie torpeur. Not so bad, Go it alone ou encore Tell me what s true y contribuent grandement. Tell me what s true, l’intrus, l’unique compo sur laquelle la guitare n’apparaît pas, supplantée par un clavier.
Anna Burch a-t-elle éprouvé le besoin de reposer sa voix qui, pourtant, ne s’est pas trop employée car Keep it warm et Picture show sont interprétés par la seule guitare (Picture show très court).
Every feeling et Here with you ne viendront pas bouleverser ce paisible panorama, à quoi bon quand la méthode fonctionne.
Qu’Anna se rassure, ce nouvel opus est loin d’être mauvais. Les magnifiques compos sont légion. Il convient de citer Ask me to, Go it alone, voire Jacket ou Tell me what s true. La voix de la jeune américaine n’a rien perdu de sa sensibilité, j’oserai même dire de sa sensualité.
Impossible de ne pas passer de délicieux moments à l’écoute d’If you’re dreaming, même s’il aurait été souhaitable de compter plus de morceaux remuants, à l’image de l’accrocheur Tea soaked letter en 2017.
On ne le dira jamais assez, poursuivre sur la lancée d’un premier album n’est jamais chose aisée et Anna Burch, comme tant d’autres, ne fait pas exception à cette impitoyable règle mais la muse de Detroit n’a pas à rougir, certains albums censés être ceux de la confirmations se sont avérés des échecs bien plus cuisants. If you’re dreaming aura au moins le mérite d’être le compagnon, le témoin de nos quelques instants d’apaisement dans la période au combien douloureuse que nous vivons actuellement. Rien que pour ça, qu’Anna Burch en soit chaudement remerciée !
Note de 7 sur 10.
Jean-Christophe Tannieres