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Festival GénéRiQ 2020 – Un voyage toujours aussi plaisant…

Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo

Année après année, c’est un festival qu’on attend. Et quand le programme tombe, c’est avec une curiosité gourmande qu’on le parcoure à la recherche des nombreux concerts qu’on va pouvoir aller voir, souvent gratuits et dans des lieux atypiques. La treizième édition de GénéRiQ nous a encore comblé en nous offrant de belles rencontres, menant nos pas vers des chemins qu’on aurait pas forcément emprunté par nous-mêmes. Entre découvertes inattendues et confirmations qu’on attendait, le voyage a encore été plus qu’agréable. Parmi les 6 concerts vus en 4 jours entre Mulhouse, Audincourt et Belfort, 3 évènements ont plus particulièrement retenu notre attention : Mottron, The Inspector Cluzo et Victor Solf.

Jeudi 6 Février, le rendez-vous était donné à la bibliothèque de Mulhouse à 18h. Seul face à ses claviers, Mottron nous offrit une demi-heure de toute beauté, toute en équilibre entre machines plus qu’humaines (‘Lighter’) et touches caressées sur la sublime ‘They know’. Tel un alchimiste moderne mêlant les sons avec douceur, il pose sa voix sur des arrangements finement ciselés pour en faire ressortir de subtiles mélodies que l’on retient sans peine.

Même jour, même ville, direction la cité du train. Un cadre unique, The Inspector Cluzo se produisent sur une scène posée au beau milieu de trains anciens pour une expérience à savourer en toute intimité…en effet, nous nous retrouvons postés à quelques centimètres de la batterie. Sobrement et très efficacement entourés par 3 musiciens de Nashville (clavier, violoncelle et violon), les plus Américains des Gascons se lancent donc dans un set acoustique reprenant principalement leur dernier album qu’ils qualifient de « suicide commerciale », une opinion que votre serviteur ici présent ne partage absolument pas tant les arrangements proposés mettent en valeur les mélodies et la voix, ou plutôt devrais-je dire les voix de Laurent Lacrouts, ce dernier prenant un malin plaisir à passer d’une voix qui nous emmène parfois dans les basses d’un Johnny Cash à une voix de tête qui élève de suite d’un niveau les morceaux joués. Appliqués, les Cluzo nous livrent un set maîtrisé et n’oublient jamais de respecter quelques fondamentaux, remerciant Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes (et de GénéRiQ) « sans qui cette tournée n’aurait sans doute pas eu lieu », faisant chanter le public sur ‘for my family’ ou offrant des rillettes maison à un public déjà conquis. Côté fondamentaux, Mathieu Jourdain, l’autre moitié du combo n’est pas en reste quand il s’agit de faire le show. Il s’offre quelques pas de danse plutôt chaloupés et sexy qui feront monter l’ambiance d’un cran et invitera une spectatrice à poursuivre le mouvement sur scène. Elle se verra récompensée par une dégustation de produits de nos rockfarmers, verre de vin à la main avec place de choix puisqu’elle assistera à quelques morceaux sur une chaise directement sur scène. Cet épisode prendra toute son ampleur avec une certaine maestria le lendemain lorsque les deux complices reproduiront l’exploit dans une église bondée, Laurent Lacrouts se lançant dans une improvisation en jouant avec les codes du lieu. On aurait pu aller jusqu’à la cérémonie de mariage quelque part dans l’ouest Américain où les prêtres ressemblent à Elvis mais il n’en fut rien, le chanteur reprenant le contrôle sur lui-même et sa folie passagère pour rappeler avant de lancer ‘no deal’ qu’ils n’avaient jamais cédé à aucun diable et qu’ils continuaient à mener leurs projets de manière totalement indépendante. Quant aux fondamentaux, terme et idéal qui tient à cœur à ces deux frères d’armes, on ne pouvait passer à côté d’une belle reprise du maitre du folk Neil Young avec ‘Hey Hey my my’ rappelant par la même que leur rock and roll ne mourra jamais. Le show se referme sur ‘Little girl’, titre qui pourrait sans peine se glisser sur une B.O de Tarantino.

Dimanche 9, 15h. On termine cette semaine dans l’ambiance feutrée de la salle des mariages de la mairie de Belfort, dessert sous forme de petites douceurs distillées au piano par un Victor Solf désireux de se mettre à nu en dévoilant son premier E.P 4 titres. En effet, très didactique, il introduira chacun de ses 4 morceaux en expliquant l’histoire et parfois la conception ou l’origine de celles-ci. Une chanson a ainsi été écrite pour sa femme, une autre dépeint les sentiments mêlés auxquels il a été confronté lors de la perte d’un de ses amis proches alors qu’il allait devenir père. Victor Solf a besoin d’écrire en ayant des images en tête. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il réussit parfaitement à nous les transmettre. La mission est totalement réussie sur ‘Traffic lights’ à l’écoute de laquelle on associe immédiatement ses doigts qui courent sur le piano aux nombreuses personnes qui parcourent les trottoirs des grandes villes et où le rythme est si haletant qu’on a parfois du mal à appuyer sur le bouton pause. Joli succès remporté par cet artiste vrai qui se livre sur chaque morceau.

Ainsi s’achève ce nouveau voyage au pays GénéRiQ 2020… la suite au prochain voyage, vivement 2021.

 

Mars’Ial

Photos: @la petite photo

Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo

Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Inpector Cluzo – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Mottron – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Victor Solf – GénéRiQ 2020 @la petite photo
Victor Solf – GénéRiQ 2020 @la petite photo

 

 

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