Jeudi 06 février 2020. Strasbourg, deux salles deux ambiances.
Alors que la Grande Salle regorge d’une jeunesse en pâmoison sous les assauts de l’ex-Columbine Lorenzo – paraît-il que le rap a “le vent en poupe” dans l’Hexagone, une expression qui devrait faire plaisir au Finistérien autoproclamé Empereur du Sale – c’est bel et bien une toute autre atmosphère qui est proposée derrière les gradins de La Laiterie…
Précédée par Hick&Figuri, seul en scène avec sa gratte et ses mélodies fragiles, Emily Jane White fait son entrée dans le Club à 21h. Dans un registre synthétisant le Jefferson Airplane et Lana Del Rey, la Californienne captive son public – la salle est blindée! – grâce à sa voix sensuelle au service de mélodies suaves, tantôt servies à la 6-cordes, tantôt au clavier.
La blonde gagne son pari d’entrée de jeu, notamment au terme de la puissante Infernal, chanson aux entournures chamaniques portée par une batterie dépouillée, mais à la frappe de bûcheron.
Avec EJW, la folk music d’aujourd’hui sort de sa matrice originelle: la batterie occupe désormais de l’espace – et pas que sur scène! -, la guitare électrique (merci Bob!) et la basse alternant côté jardin regorgent d’effets de modulation, titillent la distorsion, … Bref le genre musical, incitant au voyage au coeur des territoires US, pérégrine lui-même avec la formation du soir pendant une heure et demie vers des espaces teintés de psychédélisme (légers mais bien présents) et de pop savoureuse.
HICK&FIGURI
EMILY JANE WHITE
-Mots et photos: Benoît GILBERT