Quatre ans se sont déjà écoulés depuis la sortie de You know who you are, dernier album de Nada surf, on commençait à trouver le temps long ! Patience enfin récompensée car les new-yorkais nous reviennent avec un album tout neuf, le neuvième dont le titre est Never not together succédant, entre autres, à The proximity effect (98), Let go (2002) et The weight is a gift (2005).
Un opus court comprenant, je vous le donne en mille, neuf morceaux.
Never not together a été enregistré au Pays de Galles, dans les célèbres Rockfield studios qui ont abrité, excusez du peu, des groupes comme Oasis, Echo & the bunnymen mais aussi Iggy Pop. Matthew Caws, chanteur et guitariste emblématique de la formation new-yorkaise, a déclaré lors d’une récente interview que l’inspiration avait été puisée durant les promenades matinales à travers la campagne galloise avec des moutons pour seuls compagnons. Il faut croire que ces bols d’oxygène ont porté leurs fruits car Matthew Caws, flanqué de ses fidèles complices Daniel Lorca et Ira Elliot se sont réellement surpassés, nous livrant un album somptueux avec des morceaux tous aussi énormes les uns que les autres.
Never not together est la synthèse de tout ce que Nada surf a créé depuis ses débuts en 96 et l’album High/low. mais Pourtant, un album se retrouve plus que les autres sur ce nouveal effort, Let go en l’occurrence, notamment sur Crowded star que l’on peut comparer à Blonde on blonde et plus encore à Inside of love tandisque Mathilda, aux importantes variations de rythme, adopte un côté Killian’s red sur certains passages. Les nostalgiques de Let go et de l’année 2002 se reconnaîtrons à l’écoute de Never not together.
Le premier extrait dévoilé, Something I should do, fait quant à lui ressortir la verve de Popular lorsque Matthew s’en donne à cœur joie en rapant sans discontinuer. Hip hop redondant diront certains, qui n’a pas lieu d’être, mais pourtant ne dénature en rien ce morceau qui n’est, reconnaissons-le, pas le meilleur de Nada surf.
Ce neuvième album donne également libre cours aux compositions entêtantes telles que Live learn & forget, Ride in the unknown ou encore Come get me, sans oublier So much love qui est le nouveau single. Quatre morceaux à la cadence entraînante nous rappellent fortement d’anciens standards de Nada surf du genre See these bones, Always love, voire Believe your mind ou Friend hospital. En outre, sur Live learn & forget et Ride in the unknown, on note la présence de quelques notes de piano bien agréables qui donnent aux deux compos une coloration quelque peu classique.
Que serait une galette de Nada surf sans les habituelles ballades ?
Une légère déception, un goût d’inachevé. Sur Let go il y a Inside of love, Killian’s red, Là pour ça ou encore Blonde on blonde, sur The proximity effect 80 windows et Firecracker, eh bien Never not together ne fait pas exception à la règle. On dénombre sur ce nouvel album trois pures et fantastiques ballades comme seuls nos new-yorkais préférés peuvent en créer. Il y a tout d’abord Crowded star, Looking for you au début duquel on entend de magnifiques chœurs d’enfants qui ressusciteront la magie de Noël, morceau bouleversant d’émotion qui sans nul doute vous arrachera quelques larmes. Enfin le sublime et planant Just wait qui a tout d’un futur tube.
Difficile de dire, sur les neuf morceaux de ce Never not together, lequel est le meilleur de tous tellement chacun renferme un véritable potentiel, tous sans exception formidablement composés. Live learn & forget, Mathilda et Just wait semblent pourtant d’un iota se démarquer des six autres dans le sens où ils sont l’ADN de Nada surf :
tranquille ballade pour Just wait, musique rentre-dedans et engageante à la Cold to see clear et See these bones pour Live learn & forget, morceau multirythmes pour Mathilda où Killian’s red et Way you wear your head se rejoignent, apparaissant chacun en alternance.
M’histoire d’amour entre Nada surf et la France (je ne parlerai pas des radios françaises) est encore bien loin de connaître son épilogue.
En supplément de ce superbe album, Nada surf nous gratifie également d’une tournée française qui passera notamment par la Letterie de Strasbourg le 28 février et la Cigalle de Paris le 11 mars. Never not together, un album à retrouver avec grand plaisir sur scène lors des divers concerts qui vaudront, comme toujours avec Matthew et sa bande de joyeux lurons, le déplacement et son pesant de cacahuètes !
Jean-Christophe Tannieres