Le trio néerlandais Dewolff nous revient avec un nouveau LP qui a pour titre Tascam tapes. Le dernier album studio en date du combo, Trust, était paru en 2018.
Pour son retour, la formation constituée de Pablo et Luka Van de Poel ainsi que de Robin Piso nous a littéralement gâtés ! En effet, ce nouvel effort de Dewolff comporte 12 morceaux estampillés soul/funk qui se rapprochent davantage de ce que peuvent faire Black pumas ou encore Thomas Dybdahl sur son dernier album.
De la part des néerlandais, c’est un virage à 180° qui s’est opéré sur Tascam tapes car Dewolff nous ont, par le passé, toujours habitué à des morceaux influencés Deep Purple avec de gros riffs de guitare et de l’orgue tel que California burning en 2018. On peut aussi, dans cet ordre d’idées, faire référence à feu Birth of joy, autre combo néerlandais émule de Deep purple.
Au premier abord, ce changement de style déroute et désarçonne, on se demande : « mais qu’est-ce qu’ils nous ont fait Dewolff !» Pourtant, en s’imprégnant de chaque morceau de l’album, tout se fait naturellement et comme dit le proverbe « y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ».
Tascam tapes débute en fanfare avec North pole blues où la voix de Pablo van de Poel prend les intonations d’un Ray Lamontagne au meilleur de sa forme. La présence d’une guitare nous signifie que Dewolff n’a pas totalement rompu avec son côté rock.
L’ambiance ne retombe pas, le trio poursuit au contraire sur sa lancée. Blood meridian 1, le joyeux et vivant It ain’t easy nous font prendre la pleine mesure du nouveau style Dewolff teinté de soul et de RNB.
Un peu de repos est le bienvenu avec Rain, somptueuse ballade sur laquelle Pablo adopte une voix très posée mais le rythme s’accélère de plus belle avec Made it to 27 qui nous apprend, pour notre culture générale, que Pablo van de Poel est âgé de… 27 ans, ça ne s’invente pas !
Ce Dewolff cuvée 2020 n’est donc pas pour nous déplaire, le trio s’adaptant manifestement à tout style et toute ambiance musicale. Le seul bémol à émettre réside dans le fait que, sur la plupart des morceaux, la cadence ne varie pas d’un iota, mis à part par exemple sur Made it to 27 ou Rain. Blue meridian 1 et 22, Let it fly et à plus forte raison Nothing’s changing sont fabriquées sur le même moule, dommage, mais cela n’enlève rien au dynamisme de ce Tascam tapes et on ne pourra pas reprocher à Dewolff de ne prendre aucun risque.
Quel style pour le prochain opus ? On verra bien !
- Jean-Christophe Tannieres