CALM est un quatuor rock londonien aux sonorités indie et résolument alternatives. Si les membres ont d’abord enregistré leurs disques de manière “bricolée” à la façon du DIY, ils ont su se faire remarquer et tourner dans toute l’Angleterre. En seulement six mois et avec une motivation aiguisée, ils sortent pas moins de quatre singles. Dans leur dernier morceau, intitulé “Carpe Diem”, Adam, Jack, Louie et Marky dévoilent un indie teinté de préoccupations environnementales. Sorti en octobre dernier, ce morceau porte un message particulier : celui de se lever et d’agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Le moyen selon eux, de reprendre le contrôle sur notre futur.
« Est-ce difficile d’avoir un groupe à Londres ? »
« Il est probablement difficile d’avoir un groupe n’importe où de nos jours. Avec la quantité de technologies que nous avons sous la main et la portée qu’elles ont, quelqu’un qui vit au milieu de nulle part pourrait atteindre votre voisin avant vous, grâce aux réseaux sociaux notamment. Je suppose qu’il peut être difficile de garder la tête hors de l’eau dans la capitale, mais il y a aussi quelque chose d’excitant à essayer de voir comment vous pouvez vous démarquer de tous les autres.»
« Comment vous sentez-vous face à ces autres groupes de rock ? »
« Tout à fait bien. Nous faisons notre truc comme tout le monde le fait. A chaque fois que nous croisons le chemin d’autres groupes, ils ont toujours été très sympas, donc on ne peut pas encore se plaindre. »
« Est-ce que vous pensez que la scène musicale londonienne vous aide à être plus créatif ? »
« Je pense que Londres aide dans le sens où il y a toujours quelque chose qui s’y passe. Que ce soit un concert gratuit dans un pub ou une marche de protestation devant une boutique éphémère, vous pouvez toujours trouver un endroit qui pourraient déclencher une idée de musique ou vous aider à tirer l’inspiration pour faire quelque chose de différent. »
« Vous avez sorti quatre singles jusqu’ici. Ne vous sentez-vous pas prêt à partager un album complet ? »
« Nous avons certainement assez de chansons pour en faire un, mais nous ne sommes pas pressés d’en faire un disque pour le moment.»
« Si on regarde vos quatre couvertures d’albums, on remarque qu’entre 2018 et 2019, elles sont devenues différents. De quelque chose de sombre à coloré. Est-ce que votre musique a évolué également ? »
« Nous avons trouvé un style qui était intéressant et quelque chose que nous aimions beaucoup avec le collage.
Avec “Carpe Diem” et le fort message de cette musique, nous avons pris plus de temps dans le processus. Nous voulions nous assurer que la couverture collait vraiment avec le fort message. C’est pourquoi, on retrouve les éléments qui renvoient aux dommages causés sur le monde et une famille inconsciente sur la plage. Tout ça dans un style graphique des années 50. »
« Vous avez tourné un clip vidéo pour votre single “Carpe Diem”. On peut y voir des choses comme “there is no planet B” (il n’y a pas de planète B)… Mais le terme carpe diem, ne signifie pas penser uniquement au présent ? »
« The titre et les paroles de “Carpe diem” font référence à l’attitude (selon moi) que les générations avant nous ont eue à l’égard des problèmes auxquels le monde est confronté, notamment le climat. Nous vivons de manière insoutenable au point où notre planète ne peut pas faire face à ce qu’il se passe. Les gens commencent seulement à se réveiller et réalisent que nous manquons de temps. Donc la chanson parle vraiment plus du fait de penser au futur, pas seulement au présent. »
« Vous avez notamment posté votre vidéo sur Instagram et y avez partagé des hashtags comme #plasticfree (sans plastique) ou #actnow (agir maintenant), pourquoi ?»
« La première ligne du second couplet est “nous sommes devenus une génération de plastique”. Carpe Diem parle de se réveiller un jour et réaliser que la façon dont nous vivons est insoutenable. Le fait qu’un million de bouteilles en plastique soient vendues toutes les minutes par exemple, est fou. Où pense t-on qu’elles vont ? Comment en sommes-nous arrivés-là ?
Et honnêtement, les jeunes nous ont dit qu’on devait avoir des hashtags de nos jours pour que les algorithms fonctionnement. »
« Est-ce que la musique peut être sur des problèmes politiques, environnementaux ou économiques ? Est-ce que vous pensez que cela peut changer quelque chose ? »
« La musique peut être sur tout. Nous voulons écrire des paroles avec une signification, donc si ça touche à quelque chose qui est politique, c’est parce que nous avons quelque chose à dire à propos de cela. Cela peut vraiment changer quelque chose si ça résonne chez assez de monde. »
« Est-ce que vous pensez que la musique aide à dénoncer certaines choses et faire de la prévention ? »
« Bien sûr, cela peut vraiment aider à mettre en lumière là où sont les problèmes. Il y a une différence entre souligner les problèmes et gémir à propos d’eux pour recueillir des réponses et des solutions. Nous voulons aider à obtenir des réponses aussi grâce à notre musique. »
« Quel message voudriez-vous diffuser ? »
« Étant un groupe qui entre dans les années 2020, il est difficile d’ignorer des problèmes de cette taille (comme le climat politique et l’environnement). Il y a des questions qui vont largement affecter notre futur et le futur des générations à venir, donc notre message est une question d’unité et d’action. De nos jours, il y a plus que jamais un grand fossé entre les jeunes et les plus anciennes générations. Et si nous pouvons rassembler les gens avec notre musique et les encourager à venir ensemble, alors nous serons heureux. »
Interview et traduction : Amélie Pérardot.