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William Patrick Corgan, Cotillions

L’absence de Billie Corgan de la scène musicale n’aura pas été longue, un an depuis l’album à succès Shiny oh so bright des Smashing pumpkins.

Cette fois-ci c’est en solo qu’il nous revient, sous sa véritable identité William Patrick Corgan.
Une nouvelle expérience en solo puisque l’américain de l’Illinois s’y était déjà illustré avec l’album Ogilala en 2017, enregistré dans un cadre intimiste et une ambiance acoustique.

Ce nouvel effort se nomme Cotillions et a été réalisé entre Chicago et Nashville, autrement dit dans l’Amérique simple et profonde, celle de ceux qui savent d’où ils viennent. Pour être plus clair, on parle de l’Amérique des démocrates et d’Obama puisque ce dernier, comme William Patrick, est originaire de l’Illinois.

Dans Cotillions tout comme dans Ogilala, on est loin des Smashing pumpkins : pas de batterie ni de grosses guitares électriques mais de la bonne guitare acoustique voire, pour certains morceaux, du piano et du violon. Au total, 17 morceaux tous aussi magnifiques et reposants les uns que les autres. Cet album est, à lui tout seul, un voyage musical de l’Amérique campagnarde aux ambiances country à l’Irlande celte dont la consonnance se ressent par les violons.

Cotillions s’ouvre tranquillement sur To scatter one’s own, superbe ballade où s’entend une guitare plaintive et mélancolique.
Changement de rythme et de style avec Jubilee qui nous offre un subtil mélange d’influences celtes irlandaises et country. Buffalo boys est dans la même lignée, l’Amérique profonde faisant étalage de toute sa panoplie. On se croirait dans un saloon en train de déguster une bonne bière fraîche au son de la musique country avec, en prime, le soleil qui nous réchauffe et illumine le saloon.
On évoquait le piano sur ce LP, il est présent dans les morceaux Cotillions, Like lambs ou encore Anon mais aussi, même s’il ne sert que d’accompagnement à la guitare, dans Faithless darlin’.
Cotillions est, en majeur partie, l’album des somptueuses ballades pour guitare sèche telles que Fragile the spark, Martinets, Dancehall et Cri de cœur, le violon s’invitant sur les deux derniers. La guitare domine, c’est vrai, mais pas autant qu’on aurait pu le croire pour un album solo de William Patrick Corgan, Ogilala ayant apporté son lot de morceaux joués uniquement guitare/voix.

Cotillions, c’est aussi et surtout l’émotion ainsi que la sensibilité révélées par la seule voix de William Patrick, lui que l’on considère pourtant comme un personnage autoritaire et sans scrupules, imbu de sa personne. Dans cet album, c’est tout le contraire qu’il veut nous montrer : un être fragile, craintif et doux, un homme qui ne fait pas de cinéma, qui ne triche pas.

Cotillions est un album à écouter en toute quiétude, sans ne rien faire d’autre que se laisser bercer par la musique et la voix de William Patrick. Un album long par son nombre de morceaux mais pas monotone, on ne trouve justement pas le temps long. Une bonne bouffée de douceur et d’air frais avant de replonger dans la chaleur torride du son Smashing pumpkins !

Jean-Christophe Tannieres

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