Soirée très classieuse à la Rodia ce soir où les programmateurs ont permis la rencontre autant évidente que classieuse entre la fine fleur du folk-rock français et peut-être un des meilleurs groupes belges actuels.
Annoncé depuis quelques jours, c’est H-Burns qui assure la première partie ce vendredi à la Rodia. Habitué de nos contrées comtoises – il est déjà venu à la Rodia et était à l’Antonnoir il y a deux ans -, c’est accompagné d’un seul guitariste et dans une ambiance intimiste que Renaud fait face à un public encore peu nombreux, avec des bracelets bleus qui l’intriguent particulièrement. Il réussit toutefois à créer une atmosphère envoutante, permise par le superbe We could be strangers ou Naked joué un peu plus tard. Un titre inédit, Sister, avant la sortie prochaine de son futur album Midlife, est offert au public. Dans l’ensemble, la prestation est plutôt réussie, quoiqu’un peu brève et peut-être manquant peut-être d’un tout petit peu de rythme. Mais c’est toujours un plaisir que de croiser la route de ce musicien aux influences multiples, talentueux et généreux, ravi d’accepter la proposition de la tête d’affiche de jouer en premier ce soir.
21h30, les belges de Balthazar s’installent sur la grande scène, au milieu d’un joli foutoir de câbles et d’instruments de musique. C’est dans une ambiance détendue et festive que le groupe lance ses morceaux, avant de se montrer assez facétieux, en quittant provisoirement la scène ou en jouant avec le batteur. Les cordes sur Grapefruit, rappelant un peu Of Montreal, ou le trombone sur the oldet of sisters font de cette bande une joyeuse fanfare, particulièrement en phase avec le public. Wrong vibration, single imparable, permet de tout dévaster sur son passage, avant une déclaration d’amour d’un spectateur au groupe inattendu et particulièrement drôle. Le groupe s’en amuse, et enchaine avec grande habileté, nous proposant notamment Fever dans une interprétation débridée donnant une furieuse envie de se trémousser. Alternant morceaux calmes pour lesquels le chanteur demande silence et écoute, ou d’autres plus toniques, le public a aussi droit à d’autres titres remarquables, à l’instar de I’m never gonna let you down again. Chanson prémonitoire à la vue du déroule du concert, puisque le groupe revient à la fin du set pour non pas un mais pour un double rappel, particulièrement enjoué. Warhaus avait fait un passage à Besançon, c’est en revanche une grande première pour Balthazar dans la capitale comtoise, face à un public enthousiaste et tout simplement heureux. Si le roi mage Balthazar avait amené comme présent pour la naissance du christ de la myrrhe, son homonyme belge a lui apporté ce soir énergie et bonheur. Avec tout simplement l’envie de les revoir prochainement, et nul besoin de mage parmi le public pour nous le faire deviner.
Julien Lagalice
Photos : Julien Lagalice, Agnès Richard et Pixscènes.