C’est dans l’intimité du Gibus que le groupe The Amazons a choisi de présenter leur deuxième album au public parisien. Une petite salle, mais un grand show.
Après un premier album couronné de succès, avec pour consécration une place en 8ème position des classements anglais et une tournée mondiale de deux ans, The Amazons ne compte pas s’en arrêter là. Le jeune groupe britannique du Berkshire est venu défendre son deuxième opus, Future Dust sorti en mai dernier, en ouvrant sa tournée européenne sur les planches du Gibus.
Bien que le choix de la salle ait rencontré des avis mitigés du public, notamment à cause de la qualité sonore médiocre au départ, puis qui s’est progressivement améliorée au cours de la soirée. Cependant elle a également eu ce côté très agréable de nous tenir très proches des musiciens de par sa taille réduite.
Avec un début de spectacle annoncé à 19h, la file d’attente du public du Gibus s’étale et perturbe la file d’entrée du théâtre voisin Apollo dont les spectateurs se mélangent à nous et doivent se faire rappeler à l’ordre par les ouvreurs. L’attente pour entrer dans le Gibus est courte, on entre rapidement dans la salle aux teintes feutrées et on y attend le début du concert avec une excellente Pale Ale.
La première partie du concert, illustré par the Deputies, est plutôt réussie malgrès un son au micro et à la guitare capricieux pour lequel on blâmera plutôt les installations. Ce groupe de rock parisien nous a proposé une musique se rapprochant de Two Doors Cinema Club, avec un son de guitare semblable au ukulélé. En alternant des morceaux puissants et rythmés comme Brave avec des moments d’accalmies comme dans l’intro de Heatwave, ils ont su capter l’intérêt du public. Après environ une heure de concert où le guitariste et le bassiste (Thomas et Richard) se sont déchainés sur scène avec des mouvements de tête à en donner des courbatures, The Deputies nous laissent assister à leur départ, dépités.
Cependant, l’ascenseur émotionnel va vite nous faire remonter d’un étage avec l’arrivée de The Amazons qui entame leur concert avec le premier titre de leur premier album, Stay with me. Le début du concert se passe malheureusement avec une timidité palpable de la part du groupe qui peine à communiquer et à entrainer le public malgré une forte communauté de fans anglophones dans la foule. La voix de Matt Thompson se fait difficilement entendre sous le son des instruments, fruit d’une mauvaise balance du côté de la régie.
Le groupe alterne les morceaux du premier et dernier album et avance doucement en crescendo avec les titres 25 et Mother, emblématiques du nouvel album et bien connu des fans qui commencent à faire entendre de leur voix. Le mercure monte, mais il manque encore une étincelle pour nous transporter.
Au bout d’une demi heure de concert, Matt brise enfin la glace en se mêlant à la foule pour nous offrir des solos de guitare. Un geste qui plait et marque un tournant dans la soirée. La qualité sonore s’améliore également. L’interprétation du très attendu In My Mind où le chanteur s’amuse avec le public confirme cette tendance: The Amazons se déchaine et nous entraine avec.
Après le rappel, Matt remonte seul sur scène et nous offre un moment touchant en interprétant Ticket to Ride de John Lennon dont il connaît quelques accords. Seul il ne le reste pas, car il demande l’aide du public pour chanter avec lui lorsqu’il ne se souvient plus des paroles. On adore car c’est authentique, spontané et amusant.
Suite à cet interlude, le groupe entier rejoint le chanteur pour interpréter encore quelques chansons de son propre répertoire.
C’est avec une version allongée de l’excellent Black Magic que des Amazons dévergondés ont décider d’achever le show et la foule qui se défoule dans les pogos et des danses frénétiques. Le rift est envoutant, le crowdsurfing s’en mêle, et le Gibus s’enflamme.
Finalement, on voit que The Amazons est un jeune groupe de rock qui manque encore un peu d’expérience sur scène, mais qui ont déjà un très bon bagage musical et ont su nous montrer qu’ils avaient du potentiel pour grandir davantage.
Alyson ROGER