Quel bonheur de retrouver Feeder, non pas que le groupe originaire de Cardiff avait disparu mais, il faut bien le reconnaître, les derniers albums en date étaient passés quelque peu inaperçus.
La formation drivée depuis ses débuts en 97 par Grant Nicholas (chanteur et guitariste) et secondé par son fidèle complice Taka Hirose (bassiste), signe donc son véritable come back avec Tallulah, son dixième album. Cette nouvelle galette comprend 12 pépites dans lesquelles les grands fans de Feeder devant l’Eternel s’y retrouveront sans peine. Tallulah peut être considéré comme l’égal de Comfort in sound (2002, sorti après la mort du batteur Jon Lee), de Pushing the senses (2005), voire même de Silent cry (2008), rien de croustillant à se mettre sous la dent depuis la parution de cet album datant de 11 ans qui restait, jusqu’alors, comme le dernier effort le plus abouti de Feeder. Mais Tallulah, tel Zorro sur son cheval et flanqué de son épée, est arrivé à point nommé !
L’album s’ouvre de façon tonitruante avec Youth, l’un des singles déjà dévoilés, morceau flamboyant où les gallois nous font sentir qu’ils ne sont pas là pour amuser la galerie ! Le style résolument rock se confirme avec Daily habit, Fire of flying ou encore Kyoto et Shapes & sounds, donnant à cet opus un caractère dynamique, sous l’impulsion de la batterie et de la guitare de Grant qui résonne plein pot.
Tallulah, c’est aussi des morceaux plus lents qui peuvent nous faire penser à Just the way I’m feeling et Comfort in sound sur l’album du même nom ou, plus loin dans le temps, à Tumble & fall sur Pushing the senses. Les exemples les plus criants sont Rodeo, Tallulah et surtout les énormes Blue sky blue et Windmill où les guitares rugissent encore et toujours. Guillotine et Kite, un poil plus soft, ne sont pas en reste non plus. Tallulah trouve son épilogue avec Lonely hollow days, ballade exclusivement interprétée guitare classique/voix, la guitare électrique ayant accompli sa mission et demeurant au vestiaire pour un repos bien mérité.
Tallulah est l’album du retour en grâce pour Feeder qui, comme on l’a dit, semblait s’être égaré sur des sentiers scabreux. Il était grand temps pour Grant Nicholas et ses acolytes de revenir aux sources et de nous apporter à nouveau ce cocktail détonnant de morceaux poignants d’émotion et de rock bien rentre-dedans qui, très clairement, a toujours fait la force de nos gallois. Ne sachant pas ce que l’avenir réserve, profitons pleinement de ce Tallulah !
Jean-Christophe Tannieres