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THE LEMON TWIGS + LAURE BRIARD, le dimanche 03 mars 2019, La Laiterie – Grande Salle, Strasbourg (67)

Laiterie – The Lemon Twigs

C’est avec une certain appréhension que je me rends au concert de The Lemon Twigs. Et pour cause! la prestation de la fratrie D’Addario aux Eurockéennes de 2017 fut terne, sans saveur. Enfin si: hypersucrée et molle. N’étant pas amateur de guimauve, je restai sur ma faim. Pourtant déjà, la presse encensait la formation… Ah les média. (…) D’une nature optimiste, et puis il y a prescription c’était il y a deux ans, je décide de dépasser ce souvenir.

Résultat des courses, j’ai bien fait.

Laiterie – The Lemon Twigs

 

 LAURE BRIARD, Stras yéyé

19h, Laure Briard entre en scène. C’est une première partie ensoleillée, baignant au coeur des yéyés qui s’offre à entendre. Et à voir. Avec ses Briadnihnos (dixit la peau de grosse caisse), la Toulousaine embarque son public encore peu nombreux vers une période désuète, où la pop est reine. Où les touches exotiques – sud-américaines arrosées de paroles portugaises – et les élans psyché sont permis avec une batterie très affirmée. En un mot les 50’s, les 60’s pointent leur nez ce dimanche.

Ipanema semble à portée de main… Mais un zest de Gainsbourg dans les mélodies (Nelson?) nous ramène vite dans l’Hexagone. Les quarante-cinq minutes en compagnie de cette troupe sont plaisantes, voire insouciantes – bien que les derniers titres soient des chansons “post-ruptures” – et au premier abord en adéquation avec The Lemon Twigs.

 

THE LEMON TWIGS, rock’n’roll suicide in Strasbourg

20h30. The Lemon Twigs débarquent avec un quart d’heure de retard sur l’horaire prévu. Ce soir les frangins de Long Island se sont métamorphosés en rockstars. Le retard ne fait pas tout pour planter le décor, mais une silhouette glam rock oui! Fendant les ténèbres afin de se placer au centre de la scène, Michael D’Addario crache d’emblée les vers de Never in my arms, always in my heart.

Ça fleure bon les années 60-70, les paillettes, T-Rex et bien d’autres. Ongles vernis de noir, lipstick couleur charbon, veste de cuir ajustée, le personnage est bien en place. Sec et androgyne tel Lou Reed période Transformer/Berlin, on nous toise derrière des verres fumés. Toiser, c’est peu dire tant l’homme semble “haut perché” ce soir… Entre sa façon maniérée de tenir le micro et les jetées de jambe, il se pose en centre d’intérêt pour les fans et leur smartphone. J’vous le dis: Ziggy Stardust a évité le pire en mourant au début des seventies!

La moitié de la setlist s’appuie sur le second effort du groupe, l’excellent concept album Go to school, album paru il y a peu. Côté salle, l’ambiance est bonne, la jeunesse strasbourgeoise est de sortie ce soir. Côté scène c’est plus discutable: peu de regards échangés, des pannes d’amplis et autres grésillements en série finissent par irriter un chanteur à fleur de peau. Alors dans un dernier geste glam (cf Bowie, Alice Cooper, et caetera) lors d’As long as we’re together, il se prête à un simulacre de suicide par asphyxie à l’aide d’un sac poubelle couvrant sa tête de longues, très longues secondes. Un geste pas annoncé à ses compagnons de route, vu le regard désemparé du bassiste Daryl Johns. L’assistance est elle aussi ébahie. C’est le souffle coupé, et presque comme une récompense inattendue, que nous bénéficions du retour des bros quelques instants plus tard pour interpréter dans un dépouillement total If you give enough. (…) Fin de partie.

Les lumières se rallument progressivement,  les gens s’interrogent: oui le concert fut bon – peut être même magique par endroit, tant les harmonies vocales furent millimétrées. Les nouveaux titres révèlent une écriture et des mélodies à efficacité évidente; les anciens furent bien plus percutants que par le passé (un avis personnel). Bref que du positif, malgré des péripéties techniques multiples. Mais bordel, pourquoi ce point d’orgue à l’allure shock rock?! Les prochains concerts et l’avenir nous le diront. Enfin, peut-être. Une chose est certaine: Michael D’Addario ne fut pas dans un grand jour, émotionnellement parlant.

Setlist de The Lemon Twigs

1-Never in my arms, always in my heart

2-Foolin’ around

3-Small victories

4-This is my (s)tree(t)

5-I wanna prove to you

6-The lesson (Fire intro)

7-Hi + Lo

8-Light & love

9-These words

10-Tailor made

11-Baby baby

12-Queen of my school

13-Home of a heart (The Woods)

14-The fire

15-As long as we’re together

Rappel

16-If you give enough

 

Benoît GILBERT

-Crédit photos: Benoît GILBERT

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