Le Cardinal Copia et ses goules font deux escales en France à l’occasion du A Pale Tour Named Death : le 3 février à Lyon (Halle Tony Garnier) et le 7 février à Paris (Zénith). C’est pour promouvoir l’excellent nouvel opus Prequelle sortit en 2018, que plusieurs messes seront données à travers toute l’Europe. Enfants de Satan, préparez-vous à être envoutés ! Nous nous sommes donc rendu à la première messe de cette tournée européenne, le dimanche 3 février à Lyon.
Après avoir combattu l’autoroute depuis Marseille et le froid pendant 4 heures à attendre dehors ; 18h sonne l’heure pour les portes de s’ouvrir et de laisser entrer les fidèles à la Messe lyonnaise de Ghost. C’est dans une salle modulée pour 5000 personnes que le Cardinal Copia et ses goules nous donnent rendez-vous.
Mais avant ça, c’est sur un fond de scène classique qu’est dressé le nom du groupe de Doom Metal : Candlemass qui assurera la première partie ce soir et pour tout le reste de la tournée européenne. C’est donc à 19h30 que les lumières s’éteignent pour laisser place à la première partie. C’est en total profane du groupe que nous avons écouté la première partie. Malgré la diplomatie qui nous anime, ce sera dur de dire que c’était bien et captivant.
C’était plat et extrêmement long. Le problème dans ce genre musical, c’est que nous avons l’impression d’écouter 1 seul morceau alors qu’ils en ont joué 6 ou 7. Ce qui était surtout ennuyeux, c’était le manque de mise en scène du groupe et la platitude de ses musiciens : tous étaient vissés au sol et visiblement très bien, car ils ne bougeaient pas d’un poil. Bref, vite que Ghost arrive.
20h45 sonne l’heure de la Messe.
C’est sur fond de Misere Mei, Deus (chant religieux) que la salle est plongée dans l’obscurité totale. Le titre Ashes retentit (chanson que les enfants chantaient dans les hôpitaux dévastés par les épidémies de peste) et le grand rideau qui cache la scène tombe pour laisser apparaître une scène digne d’une pièce de théâtre aux couleurs de la Renaissance. C’est toute blanche que la scène est décorée : il a y une estrade où surplombent la batterie et les claviers, avec des escaliers centraux pour permettre aux goules et au Cardinal Copia de se promener. Le fond de scène quant à lui est un immense vitrail représentant les anciens Papes Emeritus ainsi que le grand Pape Nihil. Tout simplement magnifique.
Le premier single Rats sonne l’entrée de toutes les goules. Le public est en ébullition et on comprends pourquoi ! Le son est très bon et les goules sont d’excellentes musiciennes. Le Cardinal ménage son entrée. Il surgira du fond de la scène et descendra les escaliers. Dès les premiers pas du Cardinal, on comprend que Ghost n’est pas un simple concert, mais un spectacle à part entière.
Tobias Forge puisque c’est de lui qu’il s’agit, joue à merveille son rôle, ses déplacements tout au long du spectacle sont dignes d’un acteur (on croirait vraiment avoir ce fameux Cardinal en face de nous). A chaque tournée, il interprète magistralement bien le nouveau personnage/chanteur. Ce type est génie.
Le Cardinal changera souvent ses tenues, alternant une tenue noire très moulante, puis arborant un habit d’ecclésiastique rouge embaumant la salle d’encens lors de Per Aspera ad Inferi.
Cirice débutera par un duel de guitare par les deux goules de chaque cotés de la scène. Le public, lui encourage la goule en face de lui. Ce duel se finira par un solo magistral qui mettra à terre la seconde goule qui partira couverte de honte.
Les titres s’enchainent jusqu’à arriver à l’un des meilleurs titres du dernier album Prequelle, le jouissif Miasma. Le Cardinal s’éclipse derrière la scène pour laisser la place à toutes ses goules. Malgré leurs masques, on devine la joie qu’elles éprouvent à jouer. Elles tapent du pied, viennent à la rencontre du public… Un moment unique où les instruments sont à l’honneur dans ce titre magnifiquement interprété. La fin du morceau arrive et vous attendez tout comme nous le solo de Saxophone ? Et bien, oui !
Le Pape Nihil surgit du fond de la scène accompagné par deux gardes du corps tout droit sortis d’un film sur la Mafia. Le pape exécute le solo et feint de s’évanouir dû à son âge avancé, mais les gardes du corps le retiennent. Exténué, les gardes du corps le porteront pour le faire sortir de la scène. Que dire ? Bravo pour cette mise en scène qui fait sourire tout le monde. On appelle ça le génie.
Après ce titre instrumental, le Cardinal revient avec une nouvelle tenue, toute blanche couvert d’un chapeau Stetson et enchaîne en version acoustique Gigolo Har Megiddo.
L’acte 1 se terminera par 3 titres du dernier album avec Pro Memoria, Witch Image et l’émouvant Life Eternal.
Qui dit fin d’acte 1, dit entracte. C’est donc pendant 15 minutes que nous pouvons souffler et essayer de réaliser que nous venons de vivre un moment unique. Vivement la suite !
L’acte 2 débute par Masked Ball (chanson d’ouverture de la tournée précédente). Ainsi Ghost ressurgit avec Spirit et le public une fois encore est assommé par la puissance que dégage le groupe. Le Cardinal arrive avec une nouvelle tenue rouge, une des plus belles de tout le set. Les goules se succèdent au devant de la scène (et donc devant nous pour notre plus grand plaisir, quitte à attendre dans le froid, autant être aux barrières non ?) et c’est la goule à la basse qui vient lancer From The Pinnacle To The Pit.
Les titres s’enchainent avec Majesty, Satan Prayer – que le public reprendra en coeur – ou encore Faith. Vient l’heure de Year Zero : la scène se transforme en lieu satanique, toute éclairée de rouge, où fumée et flammes viennent fendre l’air. La mise en scène est à coupée le souffle. Le très beau He Is est joué, reprit par toute la salle, avec un solo à deux guitares. Un grand moment.
C’est au tour de Mummy Dust avec un Cardinal Copia plus excité (sexuellement) que jamais. La luxure est au rendez-vous et les goules elles-aussi sont excitées comme des puces (l’une d’elle lèchera son médiator avant de l’envoyer dans la fosse). Le set continue avec If You Have Ghost qui se terminera avec la présentation des goules et quelques phrases sur le fessier du Cardinal Copia ; il faut dire que sa tenue noire moulante mets en valeur ses formes (et il en joue le coquin).
La fin de ce spectacle arrive à grands pas avec Dance Macabre et Square Hammer qui mettent le public déjà bien secoués encore plus en transe. C’est avec une proposition que le Cardinal vient finir le set : soit d’avoir une relation sexuelle avec lui ou un dernier titre ; ce dernier se ravisant d’avoir des relations sexuelles avec toute la salle, lance en ultime titre : Monstrance Clock.
Lyon a été le théâtre d’un moment unique, magique. Il est incontestable que Ghost sera d’ici quelques années un des plus grands groupe du monde par sa mise en scène, ses compositions et son originalité. Tobias Forge est un artiste de grand talent et sait s’entourer de musiciens d’une grand efficacité et d’une technicité incroyable. Bravo.
Ghost sera dans quelques jours au Zénith de Paris puis continuera sa tournée en solo tout le mois de février. Le groupe sera également en première partie de la tournée européenne de Metallica dont un passage au Stade de France le 12 mai 2019 (évidemment, on y sera).
Rendez-vous le 12 mai, cher Cardinal Copia !
Setlist : Acte 1
1. Ashes
2. Rats
3. Absolution
4. Ritual
5. Con Clavi Con Dio
6. Per Aspera ad Inferi
7. Devil Church
8. Cirice
9. Miasma
10. Jigolo Har Megiddo
11. Pro Memoria
12. Witch Image
13. Life Eternal
Acte 2
1. Spirit
2. From The Pinnacle To The Pit
3. Magesty
4. Satan Prayer
5. Faith
6. Year Zero
7. He Is
8. Mummy Dust
9. If You Have Ghost
10. Dance Macabre
11. Square Hammer
Encore :
12. Monstrance Clock
Clément BEAUMOND
Crédits Photos : Clément BEAUMOND