Samedi 3 novembre, 15h00 à Lille, on rejoint James Price et Phil Blake de Nothing But Thieves qui nous accueillent dans leur loge de l’Aéronef. Mine fatiguée après leur show de la veille au Bataclan, mais détendus ; fromage, charcuterie et café devant nous, on a quelques minutes pour leur poser nos questions.
Alors tout d’abord, bienvenue à Lille !
Phil Blake : Merci beaucoup !
James Price : Merci beaucoup, enchanté !
Vous avez pu visiter la ville ?
James Price : Non, désolé…
Phil Blake : Non, on est un peu en retard, on y a été un peu trop fort hier soir à Paris. On vient juste d’arriver à la salle, on a bu pas mal de café!
Et justement, comment c’était Paris hier ?
James Price : C’était dingue ! Le public était incroyable, c’était trop bon. Tout le monde dansait, chantait, et sautait partout. Notre musique n’est pourtant pas très « dansante », mais ça fait du bien de voir autant d’énergie dans une salle. Ouais c’était vraiment bien !
C’était un choix de jouer au Bataclan ?
James Price : Je crois que oui !
Phil Blake : Oui c’en était un. C’était vraiment important pour nous de jouer là bas. C’est un lieu emblématique, tu vois ? C’est super qu’ils puissent continuer à faire vivre la salle, qu’il y ait toujours des groupes qui y jouent. On est vraiment contents d’avoir pu jouer là bas.
Vous auriez une anecdote à nous raconter par rapport à un concert en France ?
James Price : J’en ai une à propos d’hier soir ! Y’a eu quelques moments drôles. Par exemple il y a quelques années, nous avions le groupe Airways en première partie, et hier soir, quelqu’un dans le public arrêtait pas de nous tendre un de leur t-shirts. Je crois que j’ai rigolé pendant une ou deux chansons.
Phil Blake : On est potes avec eux.
James Price : Ouais, on est amis, du coup c’était assez marrant ! Mais pour en revenir à hier soir, c’était probablement le meilleur concert qu’on ait fait en France.
Phil Blake : Ce n’était pas complet encore dans l’après-midi. Ça l’était presque, mais c’est devenu sold-out peu avant qu’on monte sur scène. On est venus en France quelques fois, on a fait quelques festivals, mais pour nous, remplir une salle de cette capacité, c’est génial.
Oui, vous étiez par exemple au Main Square Festival cet été.
James Price : On a fait le Main Square, le Cabaret Vert, et d’autres qui m’échappent. Mais ouais, c’était cool, et le catering est vraiment bon en France ! (rires)
A propos de votre nouvel EP, est-ce que toutes les chansons sont nouvelles ?
James Price : Trois d’entre elles sont nouvelles, une seule, Gods, a été enregistrée pour la première fois au moment du premier album, donc il y a déjà un bon moment ! Elle a été écrite il y a quatre ou cinq ans.
Phil Blake : On a fait une démo de cette chanson quand on a enregistré le premier album, et là on a décidé d’adopter une autre approche quand on l’a ré-enregistrée. Finalement on l’a complètement modifiée en la ré-enregistrant. On l’avait mise de côté, mais toujours gardée car on savait qu’elle était spéciale, et qu’un jour elle irait quelque part, et elle fonctionnait vraiment bien dans l’EP. Elle fait sens ici.
Aucun de vos disques n’est monotone, du coup on se demande comment vous faites votre choix ? Quelle chanson ira ou non sur un album ?
Phil Blake : On n’aime pas vraiment écrire deux fois la même chanson. Des émotions vont et viennent quand on écrit, on peut passer très vite de la colère à une sorte de douceur. Les paroles nous aident à tracer un chemin vers là où on veut aller, et nous aident à rassembler nos idées.
James Price : Je pense que la diversification nous aide à garder l’intérêt de notre public. Personne n’a envie d’entendre douze fois la même chanson.
Phil Blake : On déteste quand les groupes font ça, donc on n’a pas envie de le faire.
Quelle est la chanson que vous préférez jouer en live ?
James Price : Hum… toi d’abord, le temps que je réfléchisse.
Phil Blake : Forever and Ever More est vraiment bien à jouer en live. Elle est assez intéressante. Ma ligne de basse est étrange, c’est un challenge à chaque fois que je la joue. Et la chanson est très nouvelle ! On la joue depuis un mois seulement, le public n’arrête pas de sauter partout et chante le riff. On n’arrive pas à y croire, elle passe vraiment bien.
James Price : Je pense que ma préférée est aussi sur le nouvel EP, c’est Take This Lonely Heart. On l’a jouée deux fois seulement, à Barcelone et hier à Paris. J’aime beaucoup car c’est une nouvelle chose à jouer !
Il y a encore peu de temps, vous jouiez en première partie de Muse, et maintenant vous êtes la tête d’affiche. Comment vous gérez ce changement ?
James Price : On doit ajouter plus de chansons à nos sets ! (rires) Et puis on a plus de temps aux soundchecks.
Phil Blake : On a notre propre équipe de production maintenant. Quand on était en première partie de Muse on avait que deux personnes dans notre équipe, maintenant on est plein, on a un mec pour les lumières, tout le monde coopère ensemble, c’est très excitant !
Allez, une dernière question, qu’est-ce que vous écoutez dans le tour bus ?
Phil Blake : Allez Price, c’est ta question ! Il écoute non-stop la même chose.
James Price : On a été voir Bohemian Rhapsody récemment, le film sur Queen, et je n’arrive pas à m’arrêter d’écouter Queen depuis que je l’ai vu…
Phil Blake : Et il n’arrête pas de parler de Queen également…
James Price : Je suis juste fasciné. En fait, j’ai toujours été intéressé par eux parce que c’est le groupe ultime. Ce sont des légendes pour le rock, et même pour la pop. Ouais on a beaucoup écouté Queen. On écoute quoi d’autre ?
Phil Blake : La nouvelle chanson de Slipknot.
James Price : C’est un peu un retour aux sources de Slipknot. Phil adore leurs anciens titres. Quoi d’autre ?
Phil Blake : J’écoute pas mal d’Elliott Smith et je lis beaucoup.
James Price : Il lit des bouquins et écoute du Elliott Smith, Phil est juste un mec un peu chiant. (rires) Mais pour dire vrai, on écoute pas vraiment de nouveautés. Phil écoute aussi pas mal de pop des années 80 !
C’est sur cette dernière question que nous laissons les deux musiciens de Nothing But Thieves se préparer pour leur show du soir. L’année prochaine sera plus light pour eux, au programme : du repos, l’écriture du prochain album, peut-être quelques dates… A suivre de très près !
Gaëlle Flesselle
Et merci à Krista pour les photos.