Santana ou quand l’une des (dernières) légendes de Woodstock rencontre le public de la FAV. C’était vendredi 03 août 2018, il faisait chaud, très chaud même et quitte à faire, Carlos fit monter la température d’un cran supplémentaire. Retour sur le grand concert de cette 71eédition.
La première partie est confiée aux Strasbourgeois de Dirty Deep. Le trio partisan d’un blues rock sudiste arrive le temps d’un set resserré à embarquer le public venu ce soir pour le virtuose mexicain. Avec un son résolument crasseux, gorgé de guitare slidée, de micro saturé et d’une nervosité rythmique empruntée au punk (How I ride), on se perd volontiers dans les méandres du Mississippi. Il ne manque que l’odeur de vase marécageuse pour y être …
Les titres sont d’excellente composition, le public délivre de larges applaudissements lors de leur sortie. A juste titre, cela est mérité (l’an passé, nous avions consacré une chronique à l’issue de la sortie de leur remarquable opus What’s flowin’ in my veins, chronique ci-jointe). A suivre.
(…) 21h approche à grands pas. En attendant l’arrivée du guitar hero, des images défilent sur les grands écrans. Certaines datent de Woodstock, des hippies jouant dans des bains de boue alternant avec des symboles mystiques, des bouddhas, … la pellicule est volontairement salie, recouverte d’huile comme à l’époque du Floyd de Syd Barrett, bref on replonge piano dans les grandes heures du psychédélisme et de la contre-culture des 60’s. Puis le monument entre en scène. Baiser sur sa guitare recouverte d’or, petit café pris sur place, Carlos se signe avant d’entamer son tour de piste.
C’est avec l’épique Soul sacrifice que tout commence. Le moustachu enquille les séries de tremolo avec une aisance bluffante. A 71 ans, son toucher est toujours impressionnant, alliance de rapidité et de subtilité, conférant aux notes un caractère proche du picking. Et plus le concert avance et plus l’homme semble facile. Virtuosité certes mais avec la mélodie c’est encore mieux. Alors quand résonnent les premières notes de Black magic woman au clavier, suivis de peu par les percussions, Colmar se met à frissonner. Une étoile jazzy parcourt alors le ciel alsacien. Les enchaînements entre les morceaux sont parfaits (Evil ways / A love supreme, Apache / Smooth, …). Assisté de musiciens de haute volée et de chanteurs énergiques, le septuagénaire délivre de nombreux clins d’œil à son public, glissant ici ou là le riff ou quelques notes de standards de la musique (Roxanne, Fever, Satisfaction, etc.).
Au-delà des images proposées, des messages de paix ou teintés de spiritualité générés sur les grands écrans, c’est bien un voyage en Amérique Latine qui a lieu. Les titres de Supernatural (1999) comme Smooth, Corazon Espinado ou Maria Maria viennent titiller ceux qui dans la foule ne s’étaient pas encore laissés porter par le caractère dansant de la soirée. Bon pied, bon œil caché sous son chapeau et affichant une chemise des plus bariolées, cette halte colmarienne du grand Carlos Santana, au cours de cette tournée Divination Tour 2018, aura duré deux heures magiques en quasi-non stop. Une performance ! Et une étoile de plus à rajouter à la constellation de la FAV…
Setlist de Santana
Woodstock intro
Soul sacrifice
Jingo
Evil ways / A love supreme
Mama Matotoya
Black magic woman / Gypsy queen
Oye como va
Europa or Samba pa ti
Right on / Umi says
Just in time to see the sun / Song of the wind
Total destruction
Mona Lisa
Maria Maria
Foo foo
Corazon espinado
Toussaint L’overture
Rappels
Entient sphere
Are you ready people-Cindy drumsolo
Apache / Smooth
Love, peace and hapiness
-Benoît GILBERT
Crédit photo : Benoît GILBERT
Merci à tous les membres de la FAV pour l’organisation et cette belle soirée.