Ce jeudi 02 août à la Foire aux Vins restera comme la soirée des grandes voix et de la soul music en particulier. Beth Ditto, l’ex-leader du groupe Gossip ouvrant cette nouvelle date pour Rag’n’Bone Man, la sensation de l’année. Retour sur une affiche qui a plu car ayant attiré plus de 8 000 personnes au sein de la coquille colmarienne.
La première à investir les lieux ce soir est donc Beth Ditto. Dernière date d’une tournée de « cinq mois, pardon semaines » reprend-elle, tournée menée tambour battant, la fatigue est là mais elle en fait fi. Déboulant avec un large sourire, ce soir encore elle va tout donner pendant plus d’une heure et quart car elle le répète à plusieurs reprises : La France est le pays de son cœur. Si les premiers titres sont issus de son premier effort en solo (Oh my god en ouverture, In and out), la diva, pourvue d’une robe rouge scintillante semblable à celle des Eurocks et d’un chignon qui lui confère des faux airs d’Adele, panache la suite de la soirée avec différents titres de la discographie des Gossip (Heavy cross, Yr mangled heart, …)
Bien qu’éprouvée par la chaleur qui emplit le lieu, c’est en direction de son public qu’elle retourne les imposants ventilateurs posés sur l’avant de la scène. Généreuse jusqu’au bout ! Ça applaudit à tout-va notamment pour les titres Fire et Love in real life. L’échange est tel que le public envoie nombre de choses sur la scène : drapeau, sous-vêtements, peluches, … Avant de conclure avec Standing in the way of control, le titre punk par excellence durant lequel l’Américaine lâche définitivement ses coups vocaux, elle invoque le temps d’une reprise Les Red Hot Chili Peppers avec Under the bridge.
Point d’orgue d’un show qui s’en est allé crescendo, tant pour la foule que pour l’artiste et ses musiciens, Beth quitte le lieu après avoir lancé a capella La vie en Rose d’Edith Piaf. Le bouillant public est fortement incité à faire du bruit pour son successeur, Rag’n’Bone Man. 6 ans après sa première venue, Ditto fait encore des ravages. Moins sulfureuse et déjantée que par le passé, car ayant effectué un virage artistique – savamment négocié d’ailleurs – la chanteuse de l’Arkansas a mis à genoux Colmar.
La pression est donc sur les épaules du gaillard originaire d’Uckfield. Mais l’homme ne sera pas seul. Tel un chef d’orchestre accompagné de 7 partenaires de jeu placés en demi-cercle autour de sa personne, il propose un show feutré mêlant soul, gospel, hip hop et R’n’B (Rythm ‘n’ Blues, Rag’N’Bone Man, coïncidence ? …). Les titres sont délicats et porteurs de sensualité, sentiment renforcé par la section cuivre (trompette-trombone) et les vocalises de la choriste.
Une formule qui, d’entrée de jeu, lui offre le public sur un plateau. En effet, les gradins comme la fosse reprennent à l’unisson les refrains jusqu’à celui du très médiatisé Human. Entre deux titres, c’est du bout des lèvres que l’artiste lâche quelques mots. On le sent très réservé en ce début de concert, pour ne pas dire timide. Et lorsque qu’un morceau se termine en apothéose, la foule renchérit en entonnant pendant plusieurs dizaines de secondes la mélodie. Le Britannique est touché et peine à redémarrer à sa guise. Il ne peut que sourire s’en retournant vers ses musiciens, eux-mêmes impressionnés par l’ambiance du moment.
Avec une voix d’exception, pleine de versatilité, oscillant entre susurrements intimistes et sublimes envolées puissantes, Rag’N’Bone Man aura fait chavirer son auditoire jusqu’à son terme. Une fois encore au cœur d’une chaude nuit d’été alsacienne, le théâtre de plein air du Parc Expo de Colmar a fleuri d’une multitude de lumières, petites lucioles téléphoniques chancelant au rythme de la précieuse et envoutante soul music…
-Benoît GILBERT
Crédit photo : Benoît GILBERT
Merci à tous les membres de la FAV pour l’organisation et cette belle soirée.