Enfin ! Et pourtant, ce ne sont pas les occas’ qui ont manqué : 53 années de bons et loyaux services, des passages dans l’Hexagone en veux-tu en voilà et finalement c’est pour ce soir. Je vais voir Scorpions et un tiers de Motörhead pour le coup. Merci qui ? Merci la FAV 2018 !
En ouverture ce soir, il y a les Strasbourgeois de Stellar Temple. Fort d’un excellent opus en date de 2016 (disque que nous avions évoqué quelques temps après sa parution, chronique ci-jointe), le quatuor emmené par Thomas Kieffer envoie du bois face à une salle comble. La voix du chanteur est enlevée, un peu dans la veine de Triggerfinger. Le son est massif, en prise directe avec les 90’s (on pense à Pearl Jam, mais surtout à Alice In Chains), quoique teinté de blues rugueux.
Une première partie pleine de pugnacité, au cours de laquelle le groupe lâche progressivement la bride, notamment le bassiste. Le temps passe vite mais c’est avec envie que l’on souhaite se replonger de retour à la maison dans leur disque, Domestic monster, dont le titre est estampillé sur la grosse caisse. (N.B. : si vous êtes en Alsace, ou de passage, le groupe sera à nouveau sur les planches du Grillen de Colmar le vendredi 28 septembre).
Seconde année de cette tournée baptisée Crazy world tour – entamée à Montbéliard s’il vous plaît ! – et 4e passage à Colmar. Tout commence par un tomber de rideau suivi de peu par une cinématique grandiloquente avec métropole, gratte-ciel, le tout survolé par un hélicoptère affublé d’un “Scorpions”. Soudain Meine, Schenker et consorts donnent l’assaut avec Going out with a bang, embrayant ensuite avec Make it real et de sa scénographie chiadée, affichant trois larges bandes bleu-blanc-rouge ainsi qu’une multitude de silhouettes du groupe sur les écrans.
Face aux Allemands, une foule réactive s’est massée à Colmar: on est sold out depuis belle lurette à la FAV pour cette date. Pas un refrain ou couplet n’est omis. Au contraire, tous sont déclamés avec ferveur par les 10 000 personnes en liesse composées de fans historiques à la pelle, mais aussi de leur(s) enfant(s), voire de leur(s) petit(s) enfant(s)! Grand moment de communion intergénérationnelle avec ses vieux briscards qui déroulent une setlist idéale. Hier les briquets scintillaient par milliers dans les salles de concerts – même les non fumeurs en avaient pour l’occasion –, aujourd’hui ils sont au tiroir au profit des smartphones qui capturent par la même Send my an angel et dans la foulée Wind of change. Ne rien ressentir quand Meine entame son sifflement anthologique serait renier une partie considérable de l’Histoire et du (hard)rock à l’aune des années 1990.
Schenker est celui qui s’affiche le plus comme le trublion de la bande. Entre les poses bien basses, les cris et la dégaine flashy, l’homme de 69 ans semble fait fi du temps qui passe. Amoureux des guitares Flying V, c’est toute sa collection qui est passée en revenue : de l’ultra épurée arborant le logo Mercedes, à celle pourvue d’une bombonne de fumigènes sans oublier l’électroacoustique, le guitariste amuse la galerie et assure le show. Les autres ne sont pas en reste. Meine ne cesse de tendre le micro en direction de la fosse et fait une partie de son tour de chant avec un étendard français sur l’épaule. Le temps d’un medley, c’est Matthias Jabs qui est sous le feu de la rampe. Et que dire de Mikkey Dee ? Derrière les fûts, l’ancien Motörhead semble faire partie des meubles depuis toujours. A l’aise et ultra souriant, après un vibrant hommage à Lemmy et une reprise d’Overkill, un temps lui est cédé pour un solo sur une plateforme s’élevant à 5m au dessus de la scène. La Coquille colmarienne exulte.
Le groupe revient afin de conclure avec Blackout et Big city nights. Rappels oblige, c’est l’inoxydable et sublime Still loving you qui résonne comme du cristal ici, avant que Rock you like a hurricane ne vienne secouer une dernière fois la ville de Bartholdi. Comme dit plus tôt, la lune de miel entre Scorpions et la France ne semble plus finir. Leur première venue sur le sol français remonte à janvier 1975. C’était déjà en Alsace, à Strasbourg pour leur premier disque Fly to the rainbow…
Setlist de Scorpions
Intro
Going out with a bang
Make it real
Is there anybody there
The zoo
Coast to coast
70’s medley (top of the bill, Steamrock fever, Speedy’s comung, Catch your train)
We built this house
Delicate dance
Send me an angel
Wind of change
Tease me, please me
Overkill (Motörhead cover)
Drumsolo Mikkey Dee
Blackout
Big city nights
Rappels
Still loving you
Rock you like a hurricane
-Benoît GILBERT
Crédit photo : Benoît GILBERT
Merci à tous les membres de la FAV pour l’organisation et cette belle soirée.