En ce jour d’indépendance étatsunienne, le Big Four débarque à La Laiterie ! Enfin un quart : Megadeth. Telle la cerise sur le gâteau, la bande de Mustaine vient refermer la programmation 2017-2018 de la salle strasbourgeoise. Ayant squeezé le concert de ladite formation lors du tout récent Hellfest – ‘ faut dire qu’en face, il y avait Baroness et que la formation a servi le concert improvisé parfait. Donc non, je ne regrette rien (voir le live report suivant) car ce soir le quatuor aura plus qu’une heure pour régaler son auditoire, totalement dévolu à sa cause. En espérant que Dave daigne sourire…
En première partie, on retrouve les Alsaciens de Dead Man Square. Le groupe est composé de quatre membres (Damien, chanteur et guitariste, David à la basse, Guillaume à la batterie et son homonyme, officiant comme second 6-cordiste) on-ne-peut-plus heureux et fiers d’être là pour chauffer le public de Megadeth – est-ce bien nécessaire en ce caniculaire 4 juillet ? On transpire sans bouger le petit doigt dans la fosse. L’atmosphère est intenable alors que la salle n’est pas encore pleine… Formidable. Sérieusement, revenons à DMS.
Bien plus apprêté que ces acolytes, presque endimanché pour un concert de death metal, le chanteur envoie du bois avec ses élans rugueux, voire gutturaux. L’habit, le moine … Les riffs assénés au public sont massifs (Redemption), dans la veine de Gojira. Des compos interprétées ce soir, et jusqu’à la dernière salve que fut Force– un titre flirtant avec les 10 minutes, rien que ça – , un certain groove très machineheadien se dégage également. Bref, c’est totalement décomplexé que le groupe de Modern death metal se retire sous les vivats, le sourire aux lèvres. Place désormais aux Angelenos.
Nous y sommes : 21h30. Mustaine et consorts se font encore désirer quelques minutes de plus avant d’entamer par Hangar 18, The threat is real et The conjuring. Un choix qui peut expliquer que ce soir le Strasbourgeois se fait irrévérencieux, transgressif, voire joueur, quitte à courroucer le déjà pas très goguenard Dave. Comment ? Tout simplement en hurlant des titres de Metallica ou le nom de Kirk Hammett …A contrario, l’Allemand également de la part – venu en contingent – est admirateur, presque religieux.
Assisté de quatre grosses poursuites installées sur le haut des gradins – que le grand blond fuit régulièrement pour se frotter à son mur(et) d’amplificateurs –, le groupe est pleinement dans la lumière pour délivrer de nombreux titres puisés dans Rust in peace (Take no prisoners, Poison was the cure, Hangar 18, Tornado of souls, Dawn patrol et Poison was the cure) et Peace sells… but who’s buying (Peace sells, My last words, The conjuring, Wake up dead). En somme, c’est surtout le thrash metal des dix premières années qui compose ce set, même si quelques perles récentes jalonnent la nuit strasbourgeoise, telles The threat is real ou Dystopia.
Dans pareilles conditions, ce sont David Ellefson, bassiste de son état, et Kiko Loureiro (ex-Angra) qui se monter les plus expansifs, notamment ce dernier lors des soli millimétrés. Quid du batteur ??? Là-haut sur la montagne, l’était un vieux chalet… ou un homme – Dirk Verbeuren – bien à l’abris derrière sa forêt de fûts. Derrière un rack si impressionnant, on peine à le discerner ; on l’entend surtout matraquer ses toms et de temps à autre, il se dresse afin d’haranguer les spectateurs.
Les rigolards cherchant Mustaine finissent par lui prêter main forte à l’occasion de A tout le monde. On ne joue plus avec ce titre poignant au refrain partiellement entonné en français. Passés Mechanix et Peace sells dans des versions de bonne facture, le groupe concédera encore un titre en guise de rappel, Holy wars … the punishment due, autant dire le sésame pour beaucoup ce soir-là.
Sourire difficile mais pas impossible. Au terme de cette riche série de 19 titres, Dave se déride et lâche un vrai rictus à son auditoire. Victoire! Ceux qui ont vu le groupe il y a quelques jours au Hellfest sont ravis : le son fut excellent – sans comparaison possible avec celui de la Main Stage 1 – et le groupe bien plus en forme. Que demander de plus ?
Setlist de Megadeth
Hangar 18
The threat is real
The conjuring
Wake up dead
In my darkest hour
Sweating bullets
She-wolf
Tornado of souls
Trust
Dawn patrol
Poison was the cure
My last words
Take no prisoners
A tout le monde
Dystopia
Symphony of destruction
Mechanix
Peace sells
Rappels
Holy wars … the punishment due
-Benoît GILBERT
Crédit photo : Benoît GILBERT
Encore merci à toute l’équipe de la Laiterie pour son accueil et cette belle programmation durant toute l’année!