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RAGE AGAINST THE MACHINE, Live at the Democratic National Convention 2000

Back to the future, quiconque a été ado ou jeune adulte à la fin des années 2000 a eu deux rêves : conduire la DeLorean de Marty Mc Fly et pouvoir un jour tout péter sur l’hymne ravageur de Rage Against The Machine, Killing In The Name. A l’occasion du Disquaire Day qui a lieu ce 21 avril, ils nous gratifient d’une sortie vinyle: le live donné le 14 août 2000 à Los Angeles à l’occasion de la convention démocrate.

 

Petite présentation pour la génération Y, Rage Against The Machine, Les Rage,  RATM what is this ? Zach de La Rocha, MC survolté aux verbes incisifs, Tom Morello maître ès guitare, Tim Commerford bassiste survitaminé et Brad Wilk « maltraiteur » de fûts pour la bonne cause. Ces quatre-là formeront en 1990 le groupe de rap fusion qui marquera au fer rouge la fin du siècle. Empêcheurs de tourner en rond durant 10 ans, en trois albums, les Rage Against The Machine auront marqué par leur musique et leur engagement politique. En ce mois d’aout 2000, le 11 septembre est encore un jour d’automne comme un autre, Guantanamo n’est pas encore le symbole d’une dérive antiterroriste et Donald Trump n’est seulement qu’un milliardaire parmi tant d’autres… Les élections américaines pointent leur nez et dans le combat de titans qui s’annonce entre George W.Bush et Al Gore pour certains c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Les Rage font partie de cette vague montante qui dénonce une Amérique capitaliste où les multinationales fortes de leur puissance de frappe financière dirigent à coup de dollars et de donations la politique des partis Républicain et Démocrate entre lesquels les frontières sont de plus en plus proches et poreuses.

 

MC5 Chicago 1969 bis repetita…

Tout comme leurs pairs en 1969, les Rage convoquent les citoyens américains sur la place publique pour manifester leur mécontentement face au système politique. Le 14 août 2000, à Los Angeles, leur ville, RATM a donné rendez-vous à tout L.A sur le parking de la mythique salle du Staple Center, là où se tient la convention du parti Démocrate pour un concert gratuit. 8000 personnes bravent la chaleur pesante et se massent devant la scène pour communier et manifester leur désaccord avec le bipartisme étatsunien. Tout le monde est pris de court, la ville, les forces de l’ordre et le parti Démocrate. Leur set sera court, une quarantaine de minutes avec un son bridé – une hérésie pour un concert de RATM – par l’association pour limiter l’impact de l’événement. Zach de la Rocha et sa bande montent sur la scène et ce dernier donne le ton « Brothers and sisters, our democracy has been hijacked ». Sur ce, Bulls on Parade  allume la mèche qui brûlera jusqu’au dernier riff et bien plus encore. RATM déclenche un tsunami de pogos et retourne L.A., enchaînant les morceaux sans répit et avec une énergie à couper le souffle. Le live, c’est l’ADN des Rage, jamais aussi bon que sur les planches, ils envoient ce qu’ils ont de plus lourd histoire de bien faire passer le message et de l’ancrer dans la mémoire collective.  Testify, Guerilla Radio, Sleep Now in the Fire, Freedom font monter la pression de la cocotte minute jusqu’à l’explosif Killing in the Name.

 

18 ans plus tard, qui aurait pu mettre un penny qu’un milliardaire à houppette orange aliéné serait aux commandes de la première puissance mondiale ? La boite à musique joue toujours le même son nauséabond et on se demande si cela cessera un jour. Les craintes d’antan et la colère bouillonnante « catharsisée » par ce concert n’étaient que le commencement d’une lutte de longue haleine. Musicalement ce concert, l’un des derniers avant la séparation du groupe – qui se reformera éphémèrement vers la fin des années 2000 – restera l’apothéose d’une œuvre artistique et engagée. Certes, Prophet of Rage a repris le flambeau mais il ne remplacera pas l’original.

 

Réjouissons-nous donc de cette sortie et accueillons-la avec tous les honneurs. Il sera malgré tout compliqué de se procurer ce bel objet, la galette n’étant pressée qu’à 5 000 exemplaires.  Pour les plus engagés et les curieux il reste la vidéo disponible en intégralité (ci-dessous) à visionner sans modération sans limite de son et à partager intensivement avec ses amis. Alors Keep the Rage

-Rémy Poidevin

 

 

Artiste: Rage Against The Machine 

Album: Live at the Democratic National Convention 2000

Label/Distribution : Legacy

Date de sortie : 21/04/2018

Genre : Rap/Fusion

Catégorie : Album Rock

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